Antoinette Spaak, ancienne figure de proue du parti DéFI à l’époque où il s’appelait encore le FDF, est décédée à l’âge de 92 ans, a-t-on appris ce samedi.
Elle était la première femme à prendre la présidence d’un parti en Belgique. Lorsqu’elle a pris la présidence du FDF, en 1977, le monde politique était encore largement dominé par les hommes qui le lui faisaient parfois comprendre.
En tant que présidente du FDF, Antoinette Spaak a fait partie des négociateurs du fameux Pacte d’Egmont, une ambitieuse réforme de l’état destinée à aplanir les conflits communautaires pour plusieurs années. Une réforme qui ne verra finalement jamais le jour.
Petite fille de Marie Janson, qui était la première femme élue en Belgique, et fille de Paul-Henri Spaak, ancien Premier ministre belge, Antoinette Spaak disait avoir reçu la politique en héritage.
"Une très grande dame"
Elle sera députée, députée européenne, présidera le conseil de la communauté française. Devenue Ministre d’Etat, Antoinette Spaak fut aussi, au tournant des années 90, l’une des artisanes du rapprochement du FDF et du PRL. Cette alliance entre les libéraux et le FDF a perduré jusqu’en 2010.
Antoinette Spaak a mis un terme à sa carrière politique en 2009. Mais elle était toujours présente pour partager sa longue expérience.
"DéFI, mais surtout l’histoire politique de notre pays, perdent une très grande dame, a réagi sur Twitter François De Smet, le président de DéFI, "descendant" du FDF. Elle incarnait au plus haut point la politique dans le sens noble du terme, entre fermeté des convictions et élégance dans le combat."
"L'émotion est forte, a de son côté commenté Olivier Maingain, qui l'avait beaucoup côtoyée au sein du FDF. Madame Spaak avait la ténacité élégante, le sens politique aiguisé, les convictions inébranlables pour les libertés et la dignité humaine qui portaient son engagement pour l'Europe et la Francophonie. Mon affection reconnaissante pour tout ce qu'elle m'a appris".