Coronavirus : la France achète des dizaines de millions de masques

Olivier Véran, le ministre de la Santé, a expliqué que la «vigilance montait d’un cran» et que 70 nouveaux établissements de santé seraient en mesure d’accueillir d’éventuels malades dès ce lundi.

 Olivier Véran a fait le point ce dimanche soir au ministère de la Santé sur la crise du coronavirus.
Olivier Véran a fait le point ce dimanche soir au ministère de la Santé sur la crise du coronavirus. IP3 PRESS/MAXPPP/Luc Nobout

    « La situation est très évolutive », a prévenu dimanche soir Olivier Véran, le ministre de la Santé lors du point sur la crise du coronavirus depuis son ministère. Résultat, ce dimanche après-midi, le Premier ministre a tenu à réunir en urgence tous les ministres concernés pour échanger sur la stratégie pour préparer le pays à un risque épidémique. La vigilance monte encore d'un cran, comme le laissait déjà entendre le ministre dans son interview ce dimanche au Parisien.

    Si jusqu'à présent, 38 établissements de santé étaient capables d'accueillir d'éventuels malades, dès ce lundi, s'ajouteront 70 établissements. Les capacités de tests de dépistage seront multipliées par trois à partir de ce jour. « J'ai appelé le responsable de l'institut hospitalo-universitaire des maladies infectieuses de Marseille, il est en capacité de réaliser sur la seule zone de Marseille 1000 tests par jour, précisait le ministre. Dans les hôpitaux de Paris nous sommes à 400 tests par jour. Nous allons pouvoir en amplifiant le mouvement être en mesure de répondre à toutes les demandes à l'échelle du territoire », a annoncé le ministre de la Santé.

    De même, dans les prochaines 24 heures, l'Etat prévoit une commande massive de plusieurs dizaines de millions de masques de protection. Il ne s'agit pas d'acheter des masques dits « chirurgicaux » que l'on voit un peu partout dans la rue, mais des masques FFP2 destinés aux professionnels en contact étroit avec des malades, et qui ne sont efficaces que pendant trois heures.

    En France, il n'y a pas d'épidémie, rappelait le ministre. Dimanche, seul un malade était encore hospitalisé et son état n'est pas inquiétant : il devrait prochainement rentrer chez lui.

    Pas de contrôles aux frontières italiennes

    Avec une flambée de Covid-19 aux portes de la France, en Lombardie et en Vénétie (Italie), envisage-t-on de contrôler les frontières? Difficile dans l'espace Schengen. « Ça n'a pas beaucoup de sens, observait Jérôme Salomon, directeur général de la Santé. Sans compter que l'on peut circuler par terre, par mer et par avion, ou passer par l'Italie ou l'Autriche. »

    En revanche, le gouvernement prévoit de renforcer les niveaux d'information. Toute personne qui rentrerait de Lombardie ou de Vénétie et qui présenterait des symptômes respiratoires, doit contacter le 15.

    Quant à confiner une commune entière si plusieurs cas étaient concentrés localement comme l'Italie l'a fait, ce n'est pas impossible. « C'est prévu par le plan pandémie grippale », précise Jérôme Salomon. Aucun Français n'a été contaminé ou identifié comme en contact avec les Italiens infectés par le Covid-19, précisait le ministre.