Elle avait déclenché son "téléphone grave danger" à Grasse: la sanction est tombée pour son ex-compagnon

Se sentant menacée, une femme a déclenché vendredi 3 janvier son "téléphone grave danger" (TGD) à Grasse. Son ex-compagnon lui avait rendu visite sans droit. Il a été condamné ce lundi 20 janvier à 5 mois d’emprisonnement avec maintien en détention et interdiction d’approcher où de paraître au domicile de la victime.

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J. S. Publié le 23/01/2020 à 10:00, mis à jour le 23/01/2020 à 10:00
Illustration. Photo Clément Tiberghien

Le 3 janvier, Mohamed, un Tunisien de 45 ans, avait menacé sa compagne Al. chez laquelle il résidait illégalement, au point que celle-ci avait fait usage de son "téléphone grave danger".

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Intervenant immédiatement au domicile de la victime, boulevard Pierre-Sémard, la police interpellait sans difficulté l’individu à sa grande surprise. Allongé sur son canapé, il n’avait toujours pas compris pourquoi on l’emmenait en garde à vue.

Lors d’une première comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Grasse début janvier, il avait avoué, incrédule: "cela fait des semaines que je suis chez elle, j’ai pas compris pourquoi elle a appelé!". 

L’affaire avait été renvoyée pour cause de grève des avocats du barreau de Grasse et le prévenu avait été placé en détention provisoire.

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De nouveau en grève ce lundi, la corporation ayant reconduit son mouvement pour une semaine, le prévenu ne pouvait être assisté par son avocat, celui-ci participant au mouvement de contestation de la réforme des retraites des professions libérales.

Un sentiment permanent de peur

La présidente Laurie Duca expliquait "cette situation exceptionnelle" et prévenait Mohamed du nouveau renvoi de l’affaire, sauf s’il se sentait "en capacité de se défendre seul".

Celui-ci insistera pour que son dossier soit retenu. Il voulait être jugé immédiatement pour connaître son sort définitif! Sorti de prison le 19 septembre, il avait purgé une peine de 18 mois pour violences sur sa compagne, commises en présence de leur fils Dr., un garçon de 3 ans.

Malgré une interdiction de paraître au domicile familial, il avait réintégré les lieux. Sa compagne avait subi sa présence pendant quatre mois et avait témoigné "d’un sentiment permanent de peur, de menaces et d’insultes de la part d’un individu dangereux". Elle n’était pas présente à l’audience.

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Au casier judiciaire du prévenu figurent trois mentions, et sa dernière condamnation lui avait valu une interdiction du territoire des Alpes-Maritimes pendant 3 ans associée à celle ne ne pas paraître au domicile de sa concubine.

Enfin une obligation de quitter le territoire français lui avait été signifiée par le préfet, arrêté qu’il avait signé "sans comprendre exactement de quoi il s’agissait, ne lisant pas bien le français", indiquait-il.

- "Alors pourquoi êtes-vous revenu?", demande le président.

- "Pour voir mon fils. Si tu me donnes mon fils, je retourne en Tunisie", répond Mohamed.

- "Vous avez fait les choses à l’envers, il fallait saisir le tribunal pour avoir un relèvement", conclut le magistrat.

Cinq mois d’emprisonnement

Pour le procureur de la République Alain Guimbard, l’individu a un passé violent: "je vais te mettre au cimetière si tu passes ta vie avec quelqu’un d’autre!". Voilà le type de menace qu’il prononce à l’encontre de sa compagne.

Elle a eu peur de lui dire de partir. Son séjour s’est passé sous le régime de la terreur. Pour toutes ses raisons la justice avait confié à Al. un "téléphone grave danger" avec un suivi de l’association Harjes. Il requiert 6 mois de prison avec maintien en détention.

Pour Mohamed, la seule justification de ses actes, c’était l’impérieux désir de voir son fils et de l’emmener avec lui. C’est ce qu’il rappellera à plusieurs reprises pour justifier son comportement et comme argument principal à sa propre défense.

Le tribunal prononcera une peine de 5 mois d’emprisonnement avec maintien en détention et interdiction d’approcher où de paraître au domicile de la victime.

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