Sarah Kiani: «Quand on parle de «cancel culture», qui annule qui?»

Clouer au pilori des individus, des politiques ou des entreprises jugés racistes ou sexistes, par exemple, suscite de vives critiques. L’historienne des mouvements sociaux Sarah Kiani analyse cette montée des antagonismes

«Le terme est apparu après que, sur les réseaux sociaux, est née l’idée de «cancel» [«annuler», dans le sens de dénoncer, ostraciser] une marque, une personnalité publique, une personne lambda dont les actes ou les propos auraient été jugés graves par des internautes.» — © Hello World/Getty Images

Célia Héron

Publié le 02 août 2020 à 19:22. / Modifié le 02 août 2020 à 19:24.

De quoi peut-on (encore) parler, rire ou débattre et comment? Ces dernières années, des mobilisations comme #MeToo ou #BlackLivesMatter ont dénoncé des violences injustifiables. Des observateurs s’inquiètent néanmoins de voir la polarisation s’accentuer et le «politiquement correct» mettre un terme à la discussion.

Faut-il craindre et dénoncer, comme l’ont fait certains observateurs à l’origine du terme, les dérives de la «cancel culture»? Que recouvre ce concept importé dans nos contrées, dont chaque partie prenante au débat semble avoir une définition différente?

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