Les drones épandeurs s'invitent dans les champs pour une expérimentation de trois ans

Les drones épandeurs vont arriver dans les champs pour une période de test de trois ans, prévue par un arrêté du 29 août publié le 8 octobre. Cette expérimentation ne fait que refléter l'utilisation croissante des aéronefs dans le secteur agricole pour gagner en productivité.

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Les drones épandeurs s'invitent dans les champs pour une expérimentation de trois ans
Le chinois DJI a conçu le drone d'épandage l'AGRAS MG-S1.

Le paysage agricole français pourrait connaître quelques changements. L'arrêté du 26 août 2019, publié le 8 octobre 2019, autorise l'utilisation de drones pour la pulvérisation de pesticides dans l'agriculture biologique et dans les exploitations "à haute valeur environnementale". Pour rappel, l'utilisation de certains produits phytosanitaires dans l'agriculture biologique est autorisée. Cet essai a été initialement prévu par l'article 82 de la loi dites "EGalim" du 30 octobre 2018.

 

Cette phase s'étale sur une durée de trois ans, soit jusqu'à fin octobre 2021, dont l'objectif final sera de "déterminer les bénéfices liés à l'utilisation d'aéronefs télépilotés" dans les parcelles agricoles pentues (pente supérieure ou égale à 30 %). Le texte prévoit d'ores et déjà deux avantages : limiter les risques d'accident du travail et favoriser la pulvérisation des pesticides par voie aérienne.

 

Un ensemble de critères à respecter

Pour conduire un tel essai, l'agriculteur devra adresser sa demande au ministère de l'Agriculture en détaillant le drone utilisé, la liste des pesticides, la localisation des parcelles et leur distance avec des habitations. L'autorité compétente pourra solliciter un avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) ou de l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (ISTREA) pour vérifier la pertinence du projet.

 

Un strict respect de la législation sur les aéronefs

L'agriculteur devra, de son côté, transmettre un rapport final à l'ANSES six mois plus tard après la réalisation de ces tests. Cette organisation devra ensuite formuler "des recommandations sur les conditions requises pour une application sûre pour la santé et l'environnement".

 

Bien évidemment, ces expérimentations devront respecter toute la législation relative à l'aviation civile et aux aéronefs. Conséquence de quoi, les drones devront être utilisés à plus de 150 mètres d'un rassemblement de personnes. Cette exigence ne devrait pas poser de problème dans un environnement rural.

 

Une utilisation préventive pour éliminer les pesticides

En plein débat sur l'usage des pesticides, cette expérimentation peut soulever des questions de santé publique. Or l'idée est quand même de réduire la quantité de produits déversés en étant le plus précis possible. Certains avancent même l'idée selon laquelle les drones pourraient remplacer l'épandage en agissant préventivement. En effet, un passage du drone une à deux fois par semaine au-dessus d'un champ pourrait permettre de détecter les dégâts dès le début d'une infestation et d'intervenir rapidement pour éliminer le foyer.

 

Un usage croissant des drones dans l'agriculture

L'utilisation des drones dans le secteur agricole explose. Ils peuvent servir à l'inspection rapide et précise des parcelles, l'évaluation instantanée des dégâts climatiques ou encore faciliter l'épandage. L'agriculture de précision permet un gain de temps et une augmentation de la productivité. 

 

Les fabricants de drones civils ont bien compris les nouvelles demandes du marché. Le fabricant chinois DJI a conçu "l'AGRAS MG-1S", un octocoptère conçu pour l'épandage de pesticides liquides, des fertilisants et des herbicides avec "précision et de manière adaptable".

 

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