"Meurtres à Atlanta" : une enquête de James Baldwin

Wayne Williams le 21 juin 1981, lors de son arrestation par la police d'Atlanta
Wayne Williams le 21 juin 1981, lors de son arrestation par la police d'Atlanta
Wayne Williams le 21 juin 1981, lors de son arrestation par la police d'Atlanta
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En 1981, un jeune homme noir était reconnu coupable du meurtre de 28 enfants à Atlanta, alors que les preuves assemblées contre lui étaient minces. James Baldwin écrivit un livre sur cette affaire, dans lequel il questionnait la place assignée aux Noirs dans le pays.

Entre 1979 et 1981, vingt-huit enfants noirs furent retrouvés morts étranglés dans la ville d’Atlanta, aux Etats-Unis. Walter Lowe, le rédacteur en chef du magazine Playboy, premier homme noir à occuper ce poste, proposa à l’écrivain James Baldwin d’enquêter sur cette affaire. 

Peu après, un jeune homme noir de 22 ans, Wayne Williams, fut arrêté, jugé et condamné à la prison à vie – alors même que les preuves rassemblées pour démontrer sa culpabilité étaient plus que ténues. James Baldwin écrivit plusieurs articles à ce sujet, puis un essai, publié aux Etats-Unis en 1985 sous le titre The evidence of things not seen, littéralement : « la preuve des choses non vues ». Une référence à un extrait de l’Epître de Paul aux Hébreux : « la foi est une ferme assurance des choses que l’on espère, une preuve de celles que l’on ne voit pas ». Le livre fut traduit en Français la même année et parut sous le titre plus plat de : Meurtres à Atlanta.
 

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En lieu et place de la culpabilité de Wayne Williams, James Baldwin y interrogeait la responsabilité du peuple américain dans la place assignée aux Noirs. « La situation des Noirs dans ce pays, écrivait-il,  constitue à elle seule un acte d’accusation à l’encontre de l’histoire juridique et éthique de l’Amérique ». Ce fut le dernier essai publié du vivant de l’auteur, qui mourrait deux ans plus tard. 

Le 4 novembre 1985, l'écrivain était l'invité d'Éliane Contini dans Agora pour parler de ce livre. 

A noter : c’est sur cette affaire que revenait également la série Mindhunter, produite par Netflix et dont la première saison fut diffusée en 2017 – avec une approche toute différente de celle de l'écrivain américain, cependant.

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