«Si nos dialectes s’éteignent, c’est notre identité qui disparaît»
En tant que tel, le suisse-allemand n’existe pas. Derrière ce terme, il existe une multitude de dialectes que les Alémaniques mettent le plus grand soin à protéger
Une semaine suisse
En vue du premier août, nous proposons une série d’articles sur les trésors, les contradictions, les multiples facettes culturelles et sociales du pays.
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Outre-Sarine, un simple hoquet peut suffire à trahir vos origines. Tentez un «j’ai le Schluckauf», vous passerez pour l’étrangère. Au pire l’Allemande, au mieux la Romande. Car l’allemand de Hans und Liselotte n’est pas celui qui se parle sur les bords de la Limmat, encore moins dans les préaux d’école. A Berne, on a le «Gluggsi». A Lucerne, le «Hetzgi», de Zurich à Frauenfeld le «Hitzgi».
Si vous cherchez l’exotisme, alors un «Higgi» valaisan enchantera votre vis-à-vis. Malgré le nivellement qu’entraîne une société toujours plus mobile, la vivacité des dialectes ne tarit pas en Suisse alémanique. De ce côté de la barrière de rösti, rösti qui se disent «Brägel» en Singine et «Brausi» sur le versant lucernois du Napf, les parlers populaires sont bien plus qu’un outil d’expression, ils sont une identité, un voyage, un port d’attache aussi. «Dans un monde globalisé, l’individu aspire à un ancrage local. Les dialectes sont l’expression d’un régionalisme, mais font aussi partie intégrante de l’identité», sourit Angelia Schwaller, responsable de la section Dialectes aux éditions bâloises Zytglogge.