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Grand Angle

Doyen de la peinture marocaine, Hassan El Glaoui doit ses débuts à Winston Churchill

Peintre de renommée internationale, Hassan El Glaoui s’est éteint à l’âge de 94 ans, léguant au Maroc et aux férus de la peinture figurative un riche patrimoine. Avant son décès, il est revenu auprès du Figaro sur son début de carrière, où Churchill a eu un grand rôle.

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Hassan El Glaoui en 1969, dans son studio à Casablanca / Ph. DR. - Source : CNN
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Fils de Thami El Glaoui (1879 – 1956), pacha historique de Marrakech, Hassan El Glaoui est décédé. L’annonce a été relayée ce jeudi sur la page Facebook en hommage à l’artiste et à son œuvre. Le défunt sera inhumé dans la journée après la prière d’Al Asr, à la Zaouia Hassounia de Salé, précise la même source. La levée du corps est prévue à 16h40 depuis son domicile.

Né en 1924 à Marrakech, Hassan El Glaoui a voué sa vie très tôt à la peinture. Dans l’une de ses dernières interviews données à la presse, il a déclaré au Figaro qu’il n’aurait «sans doute jamais été peintre» sans sa rencontre avec l’ancien Premier ministre britannique Winston Churchill.

«Mon premier souvenir lié est en fait à un souvenir de ma mère, me prévenant que la maison de mon père était en pleins préparatifs pour recevoir son grand ami, le Premier ministre britannique, sir Winston Churchill», a-t-il confié en 2014 au quotidien français.

Sa rencontre avec Churchill changera sa vie

«C’était dans les années 1940, 1943 peut-être. Nous n’habitions pas la maison de mon père, mais celui-ci voulait que tous ses fils soient là pour ce moment». Ainsi, Hassan El Glaoui se rappelle de sa toute première rencontre avec le dirigeant britannique.

Une rencontre qui changera le cours de sa vie, puisque c’est Winston Churchill qui convaincra Thami El Glaoui de laisser son fils suivre sa passion pour la peinture. Il le rappelle notamment dans cet entretien avec Le Figaro :

«Je suis très reconnaissant qu’il ait dit à mon père que j’avais du talent et qu’il fallait me laisser poursuivre une formation académique à Paris. Mon père voyait en effet en Churchill un grand homme politique qu’il admirait, mais aussi un homme passionné de peinture, ce qui l’a poussé à l’écouter de façon certaine.»

«Les trois calèches», Hassan El Glaoui (1969 / 1970)«Les trois calèches», Hassan El Glaoui (1969 / 1970)

Un amitié qui perdurera au fil des ans

L’homme politique qui a perçu en Hassan El Glaoui un projet d’artiste a ainsi contribué à le faire connaître en Europe, mais leur relation ne s’est pas arrêtée là. «Je me rendais déjà tout à fait compte de l’homme qu’il était, indique le peintre. Je le percevais d’abord à travers l’admiration que mon père lui portait, mais aussi par les festivités organisées lors de ses visites et qui étaient à l’image de sa grandeur. Un jour notamment, mon père m’a demandé d’organiser un voyage exceptionnel pour que Churchill découvre le sud du Maroc».

C’est ainsi que celui qui est devenu le doyen des peintres marocains s’est lancé dans la peinture, d’abord en se formant à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Paris dans les années 1940, puis en exposant en France, au Maroc, en Grande-Bretagne et partout ailleurs jusqu’à dernièrement.

Une peinture de Winston Churchill et de Hassan El Glaoui / Source : CNNUne peinture de Winston Churchill et de Hassan El Glaoui / Source : CNN

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si nombre de rendez-vous artistiques ont montré les travaux des deux hommes, qui appréciaient se retrouver au Maroc pour peindre leurs tableaux. Certains ont même été produits à quatre mains peu avant la mort de Winston Churchill en 1965.

Les œuvres figuratives de Hassan El Glaoui, elles, se sont majoritairement articulées autour de la fantasia, de la nature morte et de personnages repris seuls, en portrait ou dans leur environnement.

«Les feux du Quadrige», Hassan El Glaoui (1980)«Les feux du Quadrige», Hassan El Glaoui (1980)

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