Terrorisme : l'application SAIP bientôt abandonnée par le gouvernement

Terrorisme : l'application SAIP bientôt abandonnée par le gouvernement
L'application SAIP, pour Systême d'Alerte et d'Information aux populations. (B. GUAY/AFP)

Le gouvernement mise désormais sur les réseaux sociaux pour perfectionner l'alerte de la population en cas d'attentat.

Par Le Nouvel Obs
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RTL révèle ce mardi 29 mai que le gouvernement serait sur le point d'abandonner le système d’alerte et d’information des populations (SAIP), ou "alerte attentat" à compter du 1er juin, seulement deux ans après sa mise en place à l'occasion de l'Euro de football en France. 

A sa place, le gouvernement souhaiterait désormais privilégier les réseaux sociaux et, écrit "le Parisien", "pour la première fois, Facebook a signé un partenariat avec un gouvernement lui permettant d’utiliser sa fonction Safety check", la notification qui permet aux utilisateurs du réseau situé à proximité d'une attaque de se signaler "en sécurité".  

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Un compte Twitter, @Beauvau_Alerte a également été mis en ligne ce mardi 29 mai afin de diffuser des alertes et des notifications sur les téléphones portables en cas d'attentat. Google, partenaire de l'opération, serait de son côté chargé de mettre en valeur les messages des autorités afin d'assurer leur visibilité rapide. 

Déjà mis en cause en 2017

Un rapport du sénateur LR Jean-Pierre Vogel réalisé en août 2017 soulignait déjà les "défaillances" de l'application SAIP pour smartphones lancée par le ministère de l'Intérieur après les attaques djihadistes de novembre 2015.

"Des défaillances nuisant à la fiabilité et à l'ergonomie de l'application subsistent encore aujourd'hui", insistait le sénateur. Celle-ci a "été conçue dans l'urgence" à la suite des attentats du 13 novembre 2015 et mise en place avant l'Euro de foot en juin 2016, "ce qui a nui à la qualité du produit final".

L'efficacité de l'application a notamment été mise en cause après l'attentat de Nice le 14 juillet 2016 (86 morts). Le ministère de l'Intérieur avait reconnu que le premier message d'alerte avait été envoyé tardivement. Lors des dernières attaques à Paris, la communication officielle s'est faite dans un premier temps par des tweets de la préfecture de police.

L'auteur du rapport reprochait par ailleurs au système d'alerte de n'être disponible que sur certains téléphones. Le système "devait initialement reposer sur une solution technique permettant la diffusion, en toutes circonstances, de SMS d'alerte et d'information, en liaison avec les opérateurs de téléphonie mobile", souligne-t-il.

Il reproche également aux autorités d'avoir privilégié le recours à un système d'alerte via "un réseau de sirènes devenu totalement obsolète", en y consacrant 80 % des crédits prévus sur un financement de 44,7 millions échelonné de 2012 à 2019 (36,8 millions d'euros doivent en outre être planifiés à partir de 2020).

(avec AFP)

Le Nouvel Obs
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