Le PS se range sous son nom aux européennes : qui est Raphaël Glucksmann ?

Publié le 16 mars 2019 à 13h19, mis à jour le 9 avril 2019 à 23h11
Le PS se range sous son nom aux européennes : qui est Raphaël Glucksmann ?
Source : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

EUROPÉENNES - Le PS a annoncé samedi qu'il avait désigné Raphaël Glucksmann comme tête de liste. Journaliste, essayiste et homme politique, cette figure montante de la gauche âgée de 39 ans avait créé son propre mouvement politique, Place publique.

Essayiste, documentariste, journaliste... Et désormais candidat aux élections européennes. A 39 ans, Raphaël Glucksmann, figure montante de la gauche, a été désigné tête de liste par le parti socialiste ce samedi. Il avait annoncé vendredi qu'il se présentait au scrutin de mai 2019, et qu'il proposerait cette candidature pour être tête de liste. Quelques heures plus tôt, le patron du PS, Olivier Faure, avait suggéré à sa formation de se ranger derrière le jeune intellectuel au nom de l'union de la gauche - ce qui est une première, le PS ayant toujours présenté une liste propre aux européennes depuis quarante ans. 

Le Conseil national du PS a donc approuvé  une résolution désignant Raphaël Glucksmann comme tête de liste pour les européennes. La résolution prévoit également la constitution d'une liste comportant pour  moitié des candidats estampillés PS, pour moitié des candidats issus de Place  publique, de la société civile et des autres formations politiques engagées  dans des discussions avec le PS et Place publique.

Raphaël Glucksmann avait participé, à l'automne 2018, avec l'écologiste Claire Nouvian et l'économiste Thomas Porcher, à la création du Place publique, un mouvement politique qui se dit "citoyen, écologiste et solidaire" et prône une orientation résolument à gauche, dénonçant les politiques d'austérité, les accords internationaux de libre-échange, et prônant le changement de modèle agricole, le renforcement du Parlement européen, la lutte contre les paradis fiscaux et la finance ou encore l'accueil des exilés. 

Militant et conseiller

Raphaël Glucksmann, fils du philosophe de gauche André Glucksmann - avec lequel il a coécrit, en 2008, Mai 68 expliqué à Nicolas Sarkozy (Denoël), s'est illustré rapidement par ses engagements. Diplômé de Science Po Paris, il a notamment réalisé, dès 2004, un documentaire sur le génocide des Tutsis, avant de s'emparer du sujet de la "révolution orange" en Ukraine. Il a également assuré des missions humanitaires au Rwanda et en Tchétchénie dans le cadre de l'association Etudes sans frontières, qu'il a confondée. 

Collaborateur pour diverses revues, dont la publication néo-conservatrice Le Meilleur des mondes, il s'est également rapproché en 2009 de l'ancien président géorgien Mikheïl Saakachvili, au point de devenir l'un de ses conseillers, en charge de la coordination des réformes liées à l'intégration européennes. Avant d'entamer une relation avec la journaliste Léa Salamé, avec laquelle il est aujourd'hui en couple, il a été marié avec Eka Zguladze, jeune ministre de l'Intérieur de la Géorgie. 

Du libéralisme à la gauche

Investi lors des législatives de 2007 sous la bannière d'Alternative libérale, un parti d'inspiration économiquement libérale, Raphaël Glucksmann ne s'est rapproché officiellement de la gauche que dix ans plus tard, en apportant notamment son soutien au candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon, pour lequel il a rédigé un discours lors de son grand meeting à Bercy. Chroniqueur, parallèlement, sur France Inter, puis bref directeur du Nouveau Magazine littéraire - qu'il a quitté sur fond de désaccords politiques -, il s'est ensuite rapproché de personnalités du monde politique et associatif, avec l'ambition d'unir la gauche autour de quatre piliers, l'urgence sociale, démocratique, européenne et écologique. 

Jusqu'à cette liste pour les européennes, qu'il compte coanimer avec Claire Nouvian, espérant associer des formations politiques, pour l'instant très morcelées dans la perspective du scrutin. L'intellectuel devra user de son talent pour convaincre, compte tenu des réactions qu'ont suscitées l'annonce d'une fusion entre le PS et Place Publique. "Une mauvaise plaisanterie", selon l'ex-ministre PS Stéphane Le Foll, qui a claqué la porte du bureau national de son parti pour protester contre son effacement derrière "un mouvement inconnu de tous" qui n'a "ni ligne, ni portée, ni consistance". 

Le premier baptême du feu est attendu samedi. Glucksmann saura alors si les socialistes, conformément à la proposition d'Olivier Faure, valident la fusion avec son mouvement. Ensuite, la campagne des européennes ne fera que commencer.


La rédaction de TF1info

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