Le gouvernement aurait revu l'attribution des fréquences 5G pour être plus équitable

Face aux inquiétudes de Bouygues et Free, le gouvernement aurait modifié les conditions d’attribution des fréquences 5G à quelques semaines de la publication des résultats. Un bloc de 50 ou 60 MHz serait ainsi concédé à prix fixe à chaque opérateur télécom, alors que seul un bloc de 40 MHz était jusqu’ici envisagé. Une formule plus équitable pour les "petits" acteurs.

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Le gouvernement aurait revu l'attribution des fréquences 5G pour être plus équitable

L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) avait tranché mi-juillet. Les opérateurs télécoms devaient se voir octroyer un bloc de 40 MHz à un prix fixe, décidé par le gouvernement, afin de garantir à chacun un minimum de fréquences. Le reste de celles-ci était ensuite censé être mis aux enchères.

 

Une manœuvre dénoncée, à la rentrée de septembre, par Bouygues et Free. Les derniers entrants sur le marché ont fait part de leur crainte d’être lésés face aux mastodontes Orange et SFR, bien plus fortunés. Selon nos confrères des Echos, l’Etat aurait entendu leurs craintes et revu sa copie pour garantir une répartition plus équitable des fréquences début 2020. Et, donc, garantir la diversité du marché.

 

LE SEUIL MINIMUM RéHAUSSé

Après de vifs débats, le gouvernement aurait décidé d’abandonner le scénario qui lui aurait permis de maximiser les recettes des enchères. Le bloc de départ devrait ainsi être de 50 ou 60 MHz – sachant que 310 MHz seront attribués au total. Impossible, avec une telle procédure, de voir s’installer une configuration dans laquelle un opérateur télécom pourrait disposer de deux fois plus de fréquences qu’un autre de ses concurrents. Évoqué par Didier Casas, directeur adjoint de Bouygues Telecom, le "scénario noir" aurait été qu’Orange et SFR héritent d’un portefeuille de 100 MHz… contre seulement 50 MHz pour son entreprise et celle de Xavier Niel. Une hypothèse qui s’éloigne.

 

Si Bercy n’a pas encore confirmé l’information, une source proche du dossier assure que "le 40 MHz n’est plus sur la table". Alors que les opérateurs télécoms multiplient les stations d’expérimentation en vue du lancement de leurs réseaux commerciaux, ce changement de cap permettrait à ce marché de rester concurrentiel. En effet, un acteur qui ne disposerait pas de suffisamment de fréquences serait fortement pénalisé vis-à-vis des autres : les cas d’usage 5G, notamment B2B, sont gourmands en bande passante. Le patron de Free a, un temps, parlé de "tentative de mise à mort" envers Free – mais aussi Bouygues – ainsi que d’un "risque de passer de quatre à deux acteurs" sur ce marché.

 

Pour rappel, blocs de base et blocs complémentaires de 10 MHz seront accordés pour une durée de quinze ans. Une nouvelle norme de téléphonie mobile apparaissant tous les dix ans en moyenne, Bouygues et Free devaient absolument se faire entendre avant l’attribution des fréquences pour ne pas manquer le coche de la 5G. Au grand dam d’Orange, donc, qui juge que la méthode initialement arrêtée par le gendarme des télécoms était "bien meilleure" que celle employée pour la 4G.

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