Dans son premier album, Jean-Baptiste Guégan, sosie vocal de Johnny, remercie son idole

"De loin, il est le plus près" avait déclaré à son propos le Taulier lui-même. Vainqueur de "La France a un incroyable talent" en 2018, Jean-Baptiste Guégan, sosie vocal de Johnny Hallyday, sort son premier album, "Puisque c’est écrit". Un opus qui a vu le jour grâce à Michel Mallory. En attendant la tournée, prévue à l’automne, il est dans le magazine Week-end.

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Laurence Lucchesi Publié le 24/08/2019 à 18:00, mis à jour le 24/08/2019 à 18:00
" Johnny Hallyday a été, dans certains moments de ma vie, d’un très grand secours pour moi." Photo Yann Orhan

"Si Jean-Baptiste avait été un simple imitateur, je peux vous assurer que je ne me serais pas embarqué dans cette affaire-là. J’étais extrêmement réservé, encore très meutri par la perte de Johnny, il a fallu me convaincre, et ça n’a pas été facile!

Mais quand je l’ai entendu chanter devant moi, sur un bateau au large de l’Ile-Rousse, j’ai cru que c’était Johnny qui revenait... Quand j’ai réalisé que c’était ce jeune homme qui chantait ainsi, j’ai fondu en larmes!

Je n’oublierai jamais ce moment, même sur mon lit de mort. Car il a hérité de cette voix, de ce vibrato impossible à reproduire, même par le meilleur imitateur du monde.

Un don unique que celui dont a hérité Jean-Baptiste Guégan, qui est un artiste à part entière, avec son propre talent. Et ce qui lui arrive aujourd’hui est unique, ça ne s’était jamais vu dans le métier."

Celui qui s’exprime en ces termes si élogieux n’est autre que Michel Mallory, l’auteur, compositeur et ami de Johnny Hallyday. C’est dire si la caution est solide!

Non content d’apporter à Jean-Baptiste son soutien moral, il lui a fait un cadeau inestimable: dans le premier album de ce Breton de trente-six ans, Puisque c’est écrit, qui sera dans les bacs le 30 août, figurent cinq titres qui étaient destinés à Johnny et validés par lui.

Mais que le Patron n’aura pas eu le temps, hélas, d’enregistrer comme il le souhaitait, à Nashville. C’est là-bas, justement, dans les mythiques studios américains, que Jean-Baptiste Guégan s’est rendu, sur les traces de celui qu’il considère depuis l’enfance comme son père spirituel, pour donner vie à ce premier opus. Interview croisée.

Jean-Baptiste, êtes-vous devenu fan de Johnny dès vos plus tendres années?
La première fois que je l’ai vu effectivement, c’était à Bercy, en 1992. J’avais neuf ans. Quand j’ai découvert cette bête de scène faire chavirer les foules, je n’ai plus eu qu’une idée en tête: devenir chanteur!

C’est devenu mon rêve de gosse. Mais n’étant pas sûr de pouvoir vivre de cela, mon père étant cuistot, ma mère aide-soignante, et ne connaissant personne dans le métier, j’ai passé un CAP-BEP de menuiserie-ébénisterie.

La première fois que je me suis dévoilé vocalement, c’était dans un karaoké.

C’est en participant à des karaokés que vous vous êtes fait d’abord remarquer, à l’âge de dix-sept ans?
Exact. La première fois que je me suis dévoilé vocalement, c’était dans un karaoké. Très vite j’ai été repéré par un animateur qui m’a pris sous son aile et on est partis sur les routes de Bretagne.

Je voulais me produire exclusivement dans cette région, car j’y avais assez de travail, et surtout par respect pour Johnny. Et je n’étais encore qu’un amateur, je n’étais pas prêt pour toute cette aventure. J’avais encore tant à apprendre!

Tout s’est accéléré pour vous en 2017?
J’ai rencontré le producteur Christophe Porquet, qui m’a proposé ce projet de tournée rendant hommage à mon idole, intitulé La Voix de Johnny, et à partir de là, ça a commencé à marcher vraiment très fort.

J’ai accepté car l’ami avec qui je tournais, souffrant de problèmes de santé, a arrêté, et je me suis retrouvé tout seul. Alors quand j’ai reçu ce coup de fil de Christophe, j’ai saisi ma chance! Tout s’est ensuite enchaîné très vite, avec ma participation à La France a un incroyable talent.

Comment avez-vous vécu cette expérience et votre victoire?
J’y suis allé en me disant que ce n’était pas grave si je n’étais pas pris, car j’avais déjà le projet, donc je n’étais pas obligé de passer par une émission de télé pour pouvoir faire mon métier, que j’exerçais depuis déjà depuis plus de dix-sept ans.

Mais au bout d’un moment, je suis rentré vraiment dans la compétition, je me suis pris au jeu, et d’avoir gagné La France a un incroyable talent m’a bouleversé.

D’ailleurs je tiens encore à remercier le public, les gens qui m’ont fait confiance et qui ont vu que ce n’était pas du fake, que c’était vraiment fait avec le cœur.


Quelle est votre chanson préférée de Johnny?

L’Envie d’avoir envie, parce que c’est celle qui me correspond le mieux! Je fonctionne exactement comme ça: si je me réveille le matin en me demandant ce que je vais faire de ma journée, si je n’ai pas l’envie d’avoir envie, ça ne va pas bien se passer.

Je n’ai jamais eu la chance de rencontrer Johnny, je n’ai jamais cherché à lui ressembler physiquement, car j’ai ma propre identité, mais nous avons beaucoup de similitudes de caractère. Michel peut vous le confirmer.

Michel Mallory: L’Envie d’avoir envie, une chanson qui avait été faite par Goldman, est la chanson de Johnny qui le décrit le mieux. Et je pense que Jean-Baptiste se retrouve là-dedans. Parce qu’indéniablement, il marche sur les pas de Johnny qui a été son phare, son père de remplacement, un grand frère, un ami.

C’était quelqu’un qui lui était très proche alors qu’il ne l’a jamais rencontré et c’est ça qui est assez formidable, Jean-Baptiste est réellement habité par Johnny. Non seulement par admiration, mais il y a des similitudes dans leurs blessures, dans l’enfance un peu délicate, avec le père absent, la mère partie trop tôt.

Ce sont des êtres à fleur de peau, qui cachent une sensibilité profonde, derrière un sourire, une attitude.

Michel, vous avez été sensible à la pudeur de Jean-Baptiste?
Oui, et à l’immense respect qu’il a pour Johnny. C’est un fin connaisseur de sa carrière et, en même temps, il est très avide que je lui raconte nos aventures.

Il aime beaucoup écouter les choses que Johnny a faites, qu’il a pensées, comment les chansons sont nées, comment il est remonté dans certaines périodes de sa vie où il était au plus bas. ça l’aide à avancer car Jean-Baptiste a eu lui-même un background de vie difficile.

Jean-Baptiste, parmi les titres que Michel a fait spécialement pour vous, il y a Merci, une chanson très évocatrice...
Oui, Michel m’a écrit des chansons merveilleuses et ce titre, Merci, me permet de rendre hommage à mon idole en lui disant merci de m’avoir fait devenir ce que je suis.

Car Johnny Hallyday a été, dans certains moments de ma vie, d’un très grand secours pour moi. Je me réfugiais dans sa musique pour éviter de penser à des bêtises, fuir la délinquance.

Je suis en train de réaliser ce que je n’aurais même pas osé imaginer dans mes rêves d’enfant les plus fous...

Êtes-vous allé à Saint-Barth lui rendre hommage?
Oui. J’ai eu la chance de faire le pélerinage avec TF1 pour 50 minutes inside. On a mis une guitare à la mer en forme d’offrande, et sur sa tombe aussi, on a déposé une guitare fleurie. C’était très important pour pouvoir faire mon deuil.

Depuis sa mort, la réceptivité du public à votre égard s’est exacerbée?
Oui, parce qu’il y a beaucoup de gens qui n’ont pas encore fait leur deuil et qui sont en demande de cette culture musicale et de cette gniaque qu’avait ce Monsieur sur scène.

Donc je peux comprendre qu’ils retrouvent cette similitude en moi. Le public réagit grâce aux réseaux sociaux, ils viennent me voir par curiosité et après, ils reviennent. Je n’ai jamais menti aux gens, ils le savent et me le rendent très bien!

Lors de la tournée en septembre, vous serez entouré de pointures...
Oui, j’aurai la chance d’avoir à mes côtés notamment Christophe Dupeu, qui fût l’harmoniciste de Johnny, et Jean-Marc Haroutiounian, le bassiste de Michel Sardou.

Alors quoi qu’il se passe par la suite, je suis en train de réaliser ce que je n’aurais même pas osé imaginer dans mes rêves d’enfant les plus fous...


La Voix de Johnny avec Jean-Baptiste Guégan. Jeudi 9 janvier, à 20 h 30.
Le Silo, à Marseille. Tarif: de 39 e à 44 euros.
www.cepacsilo-marseille.fr

Puisque c’est écrit. Jean-Baptiste Guégan. 12 titres. (Sony Music)

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