Violences aux urgences: la Ville a-t-elle démobilisé ses policiers municipaux?

Afin de prévenir les agressions récurrentes au sein du CHU de Nice, Christian Estrosi a demandé, la semaine dernière, "de multiplier les passages et prises de contact" à la police municipale. Le RN pointe du doigt la municipalité qu'il accuse d'avoir "supprimé la présence fixe" de policiers municipaux à l'hôpital Pasteur. La Ville s'en défend et s'explique.

La rédaction Publié le 23/08/2019 à 11:37, mis à jour le 23/08/2019 à 11:58
Agressions aux urgences de l'hôpital Pasteur à Nice, lundi soir encore. Photo Cyril Dodergny

Les agressions sont le lot quotidien du personnel des urgences de l’hôpital Pasteur. La dernière date du 5 août. Un patient ivre a frappé une aide-soignante qui manifestera son indignation devant le palais de justice de Nice, aux côtés de Force ouvrière, lundi, jour du procès.

>>RELIRE. "Il m’a collé un coup de poing dans l'œil": l'aide-soignante raconte son agression nocturne aux urgences de Nice

Un sentiment partagé par de nombreux politiques, y compris Philippe Vardon. Le patron du Rassemblement national (RN) à Nice critique la réponse de l’État face à ces situations.

"Un policier référent chargé du suivi des plaintes n’est clairement pas à la hauteur", écrit-il dans un communiqué.

Et d’ajouter: "De son côté, Christian Estrosi indiquait voici une semaine avoir demandé à la police municipale “de multiplier les passages et prises de contact”".

"Suppression des points fixes"

Mais le patron du RN pointe une incohérence: "Le 9 janvier 2019, une note de la police municipale annonçait “la suppression du service en point fixe les vendredis et samedi de 21h00 à 2h00”, présence fixe jusque-là effective dans le cadre de “la mission de sécurité générale effectuée au sein du CHU”. Cette note était transmise avec en copie l’ensemble des patrons chargés de la sécurité dans la municipalité Estrosi [...] et bien sûr le directeur de la police municipale, Richard Gianotti. [Et précisait] que toute intervention devait s’effectuer “sur appel à la charge de la BAC nuit”."

Un "mauvais choix" selon Philippe Vardon qui a écrit, ce mercredi, à Christian Estrosi et Richard Gianotti afin de "remettre en place la présence fixe des week-ends, mais même d’étendre celle-ci à tous les soirs de semaine jusqu’à la fin de la période estivale."

Contactée, la mairie s’est justifiée.

"Fin 2018, la direction du CHU et la direction de la police municipale ont procédé à une évaluation du dispositif partenariat. Il a notamment été demandé à la municipalité d’aménager la présence de la PM de Nice sur place.

Il semblait préférable à la direction du CHU qu’ [elle] effectue plusieurs passages quotidiens, tous les jours de la semaine alors qu’auparavant, la présence se limitait à quatre heures les vendredis et samedis soir.

Or les agressions ne se produisent pas seulement à ce créneau malheureusement."

Et d’assurer: "Cette position a été réaffirmée par la direction du CHU [...] lors de la réunion du 19 juillet en présence du directeur de cabinet du préfet."

"Aucun désengagement de la PM"

Et d’ajouter: "La Ville de Nice a également mis à disposition des équipes du CHU, et notamment des urgences, des boutons d’alerte reliés au CSU, permettant une intervention immédiate en cas de signalement" alors même que le sujet relève de "la compétence exclusive de l’État"

Et de conclure: "La police municipale est donc présente plus souvent au CHU de Nice qu’auparavant : il n’y a donc aucun désengagement contrairement à ce que prétend Monsieur Vardon."

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Nice-Matin

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