Municipales 2020. Lutte «fratricide» en vue à Villeneuve-en-Retz... |
Ils sont les grands artisans de la création de Villeneuve-en-Retz, commune nouvelle née de la fusion, en 2016, de Bourgneuf et de Fresnay. Mais en mars, Alain Durrens et Jean-Bernard Ferrer se retrouveront certainement face à face.
L’entente cordiale n’aura finalement pas duré. Le dimanche 15 mars 2020, Alain Durrens, maire de Villeneuve-en-Retz, et Jean-Bernard Ferrer, maire délégué à Fresnay, pourraient bien se retrouver opposés lors du premier tour de l’élection municipale de cette commune nouvelle née le 1er janvier 2016 de la fusion de Bourgneuf (3 500 habitants) et de Fresnay (1 300 habitants).
Le second a déjà annoncé sa candidature. Le premier doit se positionner officiellement « avant la fin d’année »
. Mais tout porte à croire qu’il sera également candidat.
Un candidat de Bourgneuf contre un candidat de Fresnay ?
Les deux hommes travaillent pourtant main dans la main depuis 2014. Cette année-là , Alain Durrens devient le nouveau maire de Bourgneuf. Jean-Bernard Ferrer, lui, est élu à Fresnay. Ils se rapprochent. En deux ans à peine, ils réussissent la fusion de leurs deux communes. Un accord est passé. Alain Durrens devient le premier maire de Villeneuve, épaulé, comme maire délégué à Fresnay, par Jean-Bernard Ferrer.
Ils ne s’arrêtent pas là . Mal à l’aise au sein de la communauté de communes Sud-Retz Atlantique, convaincus que Villeneuve a tout à gagner à se rapprocher des communes littorales, ils lancent un autre chantier, celui du rattachement à Pornic Agglo. Un débat passionné, qui crée des tensions dans la commune. Mais les deux maires ne flanchent pas. Le rattachement est adopté. Il sera effectif le 1er janvier prochain.
Leurs destins semblaient liés. Une candidature commune en 2020 aurait pu paraître logique. D’autant plus que, selon Alain Durrens, un « pacte »
avait été passé entre les deux hommes pour éviter un face-à -face. Finalement, ils se présenteront chacun de leur côté.
« Il n’a jamais été question d’un quelconque pacte
, assure de son côté Jean-Bernard Ferrer. Nous avons un peu discuté. Mais à un moment il a bien fallu se positionner. C’est ce que j’ai fait. »
Jean-Bernard Ferrer a donc dégainé le premier.
« Je prends ça comme une trahison
, regrette Alain Durrens. Cela ternit évidemment un peu notre collaboration de ces dernières années. »
La campagne qui commence sera « particulière », annonce Jean-Bernard Ferrer : « Certains ne vont pas comprendre pourquoi nous ne sommes pas parvenus à faire cause commune
. Beaucoup de gens m’ont poussé à y aller. Lorsque je commence quelque chose, je tiens à le finir. Mon travail ne s’est pas arrêté après la fusion et le rattachement. Il y a d’autres projets à mener pour la commune ».
Ces déchirements vont-ils réveiller de vieilles querelles de clocher ? « Peut-être »
, avance Alain Durrens. Certains habitants de Fresnay, commune voisine de Machecoul, n’acceptent toujours pas le rattachement à Pornic Agglo. « Cela peut-être une donnée à prendre en compte »
, poursuit le maire.
« Il faut respecter l’identité de chacun. Ici, les gens sont encore attachés à leur ancienne commune. Beaucoup restent Fresnaysiens. Beaucoup se sentent encore Novembourgeois »
, estime pour sa part Jean-Bernard Ferrer.
La campagne est lancée.