Greta, Trump, Corona: qui aura le dernier mot?
OPINION. Tempête après tempête et canicule après canicule, est-il préférable d’investir à fonds perdu dans le pétrole ou de trouver des solutions pour contenir les impacts du dérèglement climatique, interroge notre chroniqueur Laurent Horvath
L’âge de pierre n’a pas pris fin par manque de pierres. L’âge du pétrole ne prendra probablement pas fin par manque de pétrole mais certainement par les dérèglements financiers et climatiques qu’il occasionne. Pour l’instant, Donald Trump met en exergue sa puissance et le rôle moteur de l’or noir dans sa victorieuse stratégie économique. Devant les succès américains, le message de Greta Thunberg est étouffé.
Depuis deux siècles, l’optimalisation de l’économie s’est systématiquement construite autour d’une croissance à base d’énergies carbonées. Grâce aux hydrocarbures de schiste, les administrations Obama et Trump ont misé sur ce mécanisme afin de relancer l’économie états-unienne. Le pétrole n’est-il pas le sang de la croissance qui coule dans les veines de l’économie mondiale? Pour imposer son schiste, Donald Trump n’a pas hésité à bloquer les exportations de ses concurrents comme le Venezuela et l’Iran ainsi qu’à freiner l’émergence de la Russie qui détiendrait d’énormes réservoirs de schiste en Sibérie et en Arctique. Sûr de son hégémonie, il se permet de snober les producteurs du Moyen-Orient. Risquée, cette stratégie repose sur un seul et unique axe: garantir le financement.