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Du rock sauvage pour les enfants

Les Français de Mamoot tournent avec leur concert-spectacle depuis 2016.

Pour sa troisième édition qui débute ce jeudi jusqu'à samedi, Festi'Lu prend les petits pour des grands et joue la carte du rock alternatif en invitant, en première suisse, Mamoot. Le jeune public à qui est dédié le festival de Lutry aura donc le droit samedi de déguster des riffs de guitares qui tachent et de sautiller sur des rythmes pachydermiques. Le groupe français donnera son spectacle après une série d'ateliers musique, photo et vidéo destinés aux ados vendredi.

La proposition a de quoi interpeller. Et si les petites oreilles se mettaient elles aussi à écouter du rock psychédélique ou du grunge? «On était curieux de voir la réaction des mômes face à cette musique qui leur est peu accessible», affirme le batteur du groupe, Pierre Marolleau.

En 2016, les quatre musiciens, actifs dans diverses formations françaises de rock indépendant, décident de monter un spectacle pour enfants avec la société L'Armada Productions. Joué plus d'une centaine de fois à travers le monde – et dernièrement en Corée du Sud - «Pick'O'Rama» est un concert imagé qui suit le voyage d'un mammouth sympathique à travers la scène underground anglo-saxonne. Un mélange de rock garage, pop, hip-hop ou electro sans compromis.

«Hors de question de polir nos morceaux ou de les rendre gentillets, assure le musicien. Notre musique n'est pas différente de celle que l'on joue pour les adultes dans nos groupes respectifs.»

Le rock, médecine douce?

Pour Mamoot, les enfants sont tout aussi capables d'apprécier une musique majoritairement instrumentale, électrique et loin des refrains accrocheurs que l'on entend à la radio. Ce qui n'en fait pas un public facile pour autant. «Avec les enfants, c'est blanc ou noir. Si ça ne leur plaît pas, tu le sens très vite, constate Pierre Marolleau. En revanche, c'est plus facile de les faire danser et chanter. Ils n'ont pas les barrières et la retenue des adultes. Et ça c'est génial!»

Afin de tenir les petites têtes blondes en haleine, les musiciens ont dû travailler davantage le rythme de leur performance, prévue sur 45 minutes. «Au fil des réactions, nous avons modifié l'enchaînement des morceaux. Il faut varier entre les moments énergiques et les chansons plus calmes pour ne pas les perdre. Les projections vidéo nous aident aussi à rendre le tout plus ludique.»

À l'heure où les musiques urbaines et le rap dominent le marché musical et squattent la grande majorité des jeunes oreilles, leur proposer du rock a presque une allure de manifeste.

«Aujourd'hui, on voit de moins en moins d'instrumentistes et bien plus de platines et d'ordinateurs, déplore le batteur. Il est important pour nous de présenter nos instruments aux enfants, de leur donner envie, de transmettre notre passion. La musique est une histoire de partage. C'est quand même génial de jouer avec ses copains! Et le rock est une musique qui fait du bien, qui défoule. C'est une médecine douce qui fait sortir la colère que tu as en toi.»