HISTOIRE. En 1482, saint François de Paule bravait l’épidémie de peste

En 1482, appelé en France par le roi Louis XI, il parvint à guérir Bormes et Fréjus de la peste.

André PEYREGNE Publié le 28/03/2020 à 09:45, mis à jour le 28/03/2020 à 09:45
Le roi de France agenouillé devant Saint-François de Paule. DR

Le vieil homme au visage buriné et à la barbe en broussaille s’avançait, appuyé sur son bâton de pèlerin, vers le village de Bormes. Recouvert d’un capuchon, il portait une robe de bure et des sandales.

Il avait 66 ans –âge considérable pour l’époque. Trois compagnons marchaient à ses côtés. On voyait s’éloigner quatre silhouettes, comme des fantômes errants, dans la campagne déserte où étaient allumés des feux.

Lorsque le groupe arriva au village, une sentinelle les arrêta: "On ne passe pas!"
En ce mois de mars 1482, la région était en effet infestée par la peste. Les feux étaient là pour chasser l’épidémie ou brûler les objets contaminés voire les cadavres. Les villes étaient fermées.

"Je suis Guinot de Bussières, envoyé du roi, dit l’un des hommes du groupe.
- Peu importe, je ne dois laisser entrer personne."

Alors le vieil homme prit la parole: "Je suis François, je viens de Paola en Italie. J’ai quelques pouvoirs pour guérir les gens. J’ai été appelé en France par ton roi Louis XI pour le soigner. Au nom de Dieu, laisse nous passer!"

Le garde, touché par ses douces intonations accepta d’aller demander l’autorisation au seigneur de Bormes.

"Je vais vous délivrer de la peste"

Le vieil homme n’était autre que saint François de Paule. (Il serait canonisé en 1519.) On lui avait déjà attribué plusieurs miracles.

C’est pour cela que le roi de France Louis XI, qui était malade, l’avait appelé auprès de lui. Il s’était alors embarqué sur un bateau vers la France.

À cause de la peste, il avait été refoulé des ports de Marseille et de Toulon et s’était alors dirigé vers le Lavandou. De là, il avait pris le chemin de Bormes.

Après avoir attendu un long moment, le groupe vit arriver un homme: "Je suis le seigneur de Bormes. Soyez les bienvenus dans notre village!
- Merci mon frère, dit François, toi et tes concitoyens seront récompensés..."

Le récit qui suit est tiré d’une biographie écrite en 1901 par le chanoine Pierre Chaix de Fréjus, qui n’a pas été remise en cause.
"Je vais vous délivrer de la peste, affirma François au consul Aileto de Bormes, qui l’avait hébergé chez lui!"

Le consul, incrédule, en accepta l’augure.
Au bout de trois jours on constata les premières guérisons.
François avait fait son œuvre. Il s’en alla.
Se dirigeant vers Fréjus, il rencontra une vieille femme.

"Quel est ton nom, lui demanda-t-il?
- Je m’appelle Misé Bertolo!
- Va dire aux habitants de la ville qu’ils vont être libérés de la peste!"

Touchée par la douceur de la voix du saint homme, la femme s’empressa d’aller annoncer la nouvelle. On fit sonner les cloches de la cathédrale. Les gens se rassemblèrent.

Le Var revit

"Mes frères, la peste va quitter ces lieux", annonça saint François.
Là encore, au bout de trois jours, les guérisons apparurent.
François logeait dans la maison du chapitre. Son œuvre accomplie, il quitta la ville.

Au mois de mai, il arriva chez Louis XI. Le roi s’agenouilla devant lui. Cet homme pouvait faire des miracles. Là-bas, loin, au bord de la Méditerranée, les villes de Bormes et de Fréjus avaient recommencé à vivre.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Nice-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.