L’Education nationale recense 58 suicides depuis 2018 dont 11 depuis la rentrée

Pour la première fois, le ministère de l’Education dévoile le nombre de ses agents qui se sont donné la mort. 37 hommes et 21 femmes depuis 2018.

 Manifestation d’enseignants de l’Education nationale devant l’inspection de Bobigny, après le suicide de Christine Renon, directrice d’une école maternelle de Pantin.
Manifestation d’enseignants de l’Education nationale devant l’inspection de Bobigny, après le suicide de Christine Renon, directrice d’une école maternelle de Pantin. LP/Philippe Lavieille

    Le suicide d'une directrice d'école de Pantin (Seine-Saint-Denis), peu après la rentrée, est devenu le symbole de l'épuisement des agents de l'Education nationale. Depuis 2018, la liste de ces fonctionnaires qui se sont donné la mort s'allonge inexorablement.

    Dans un communiqué diffusé ce mercredi, le ministère de l'Education nationale dit avoir recensé 58 suicides de ses agents en 2018-2019, dont 11 depuis la rentrée.

    Ces chiffres, qui ont été annoncés lors d'un CHSCT extraordinaire (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), sont dévoilés pour la première fois.

    37 hommes, 21 femmes

    Cette réunion sur la souffrance au travail à l'école primaire, au collège et au lycée, était organisée à la demande des syndicats un mois et demi après le suicide de Christine Renon, cette directrice d'école de Pantin qui a mis fin à ses jours dans son établissement.

    Les syndicats Snes-FSU et Unsa précisent que parmi ces 58 suicides, 37 ont été commis par des hommes, 21 par des femmes. Depuis la rentrée, 6 femmes et 5 hommes se sont donné la mort. Sur les 58 victimes en 2018-2019, on recense par ailleurs 12 agents non titulaires. Ces décès volontaires concernent l'ensemble du personnel enseignant et du personnel administratif, soit 992 000 agents.

    « Chacune de ces situations dramatiques est inacceptable »

    Le ministère précise dans son communiqué que le taux de suicide est de 5,85 personnes pour 100 000. Il rappelle que selon des données de l'Observatoire national du suicide, le taux de suicide moyen en France était de 16 personnes pour 100 000 en 2012. Les mois de novembre, août et septembre représentent un pic des suicides. La tranche d'âge la plus exposée est celle des 45-54 ans, puis celle des 55-64 ans.

    « Chacune de ces situations dramatiques est inacceptable et appelle la mobilisation de l'ensemble de l'institution, a réagi le ministère de l'Education, qui a rappelé avoir lancé plusieurs travaux sur la question. Il indique vouloir réunir un groupe de travail, afin de mieux prévenir l'alerte suicidaire. « Une campagne nationale de recrutement des médecins de prévention sera lancée d'ici la fin de l'année civile », annonce aussi le ministère.