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Santé

Remboursement des génériques : l'inquiétude des médecins et pharmaciens

Des syndicats de médecins et pharmaciens estiment que la mesure visant à moins rembourser les patients qui refusent, sans justification médicale, les médicaments génériques, génèrera des "situations conflictuelles et chronophages".

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L'Italie est devenu le premier pays producteur de médicaments de l'Union européenne.

Dès 2020, les patients souhaitant accéder à un médicament de marque sans contre-indication médicale, seront remboursés sur la base du prix du générique.

CC0 Creative Commons

Les principaux syndicats de médecins libéraux et pharmaciens d'officine se sont inquiétés lundi 15 octobre 2018 du moindre remboursement prévu pour les patients qui refusent, sans justification médicale, les médicaments génériques, estimant que cette mesure "génèrera des situations conflictuelles et chronophages". "La disposition de moindre remboursement du médicament princeps" (de marque, par opposition au générique), inscrite au projet de budget de la sécurité sociale pour 2019, "crée un reste à charge" pour les patients, écrivent dans un communiqué la CSMF, MG France, le SML (médecins), la FSPF et l'USPO (pharmaciens). Elle "génèrera des situations conflictuelles et chronophages entre les médecins, les pharmaciens et leurs patients, sans améliorer la qualité des soins", poursuivent-ils.

Une "nouvelle dérive bureaucratique, contraire aux règles du secret médical"

Comme chaque année, le projet de budget de la Sécu, examiné la semaine prochaine à l'Assemblée, veut favoriser le recours aux médicaments génériques et biosimilaires pour contribuer au plan d'économies de 3,8 milliards d'euros demandés à la santé. À compter de 2020, les patients souhaitant accéder à un médicament de marque sans contre-indication médicale, telle qu'une allergie, seront remboursés sur la base du prix du générique, en moyenne 40% moins cher que le princeps.

Le projet de budget de la Sécu prévoit en outre de mieux réguler les conditions dans lesquelles les médecins peuvent apposer la mention "non-substituable" sur leurs ordonnances, qui empêche les pharmaciens de proposer des génériques à la place des médicaments d'origine dits "princeps". Cette mention devra reposer sur des critères médicaux objectifs, définis en lien avec l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, et que devront renseigner les médecins. Or "un référentiel purement administratif (...) est inapplicable", jugent les signataires du communiqué, dénonçant une "nouvelle dérive bureaucratique, contraire aux règles du secret médical" et qui "sera inopérante". "Soucieux" de favoriser l'utilisation des génériques, "les médecins et les pharmaciens proposeront des outils" allant dans ce sens, promettent leurs syndicats.

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