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Le Nobel de médecine sacre la percée de l’immunothérapie du cancer

Le Japonais Tasuku Honjo et l’Américain James Allison ont été distingués par l’académie du Karolinska Institute pour leurs travaux sur la régulation de la réponse immunitaire, qui ont abouti à la mise au point de traitements antitumoraux à l’efficacité inédite.

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Publié le 01 octobre 2018 à 19h08, modifié le 02 octobre 2018 à 09h23

Temps de Lecture 5 min.

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Tasuku Honjo, à Kyoto et James Allison, à New-York, le 1er octobre.

Leurs travaux ont conduit au développement de médicaments qui sauvent la vie à des malades atteints de cancers précédemment incurables. Le prix Nobel de médecine a été attribué, lundi 1er octobre, à l’Américain James Allison, né en 1948, et au Japonais Tasuku Honjo, né en 1942, pour leur découverte de traitements d’immunothérapie des tumeurs malignes « par inhibition de la régulation immunitaire négative ».

Si cette prestigieuse récompense (assortie d’un chèque à partager de 9 millions de couronnes suédoises, soit près de 1 million d’euros) ne surprend guère les spécialistes du domaine, elle permettra de faire connaître au public les noms de ces deux chercheurs qui ont ouvert la voie à l’immunothérapie moderne des cancers, une approche reconnue aujourd’hui comme une révolution thérapeutique. En 2014, les deux immunologistes avaient déjà été récompensés conjointement par le prix Tang, version asiatique des Nobel.

Inhiber des freins

Le principe d’utiliser les propres défenses de l’organisme pour combattre une tumeur n’est pas nouveau. Voila plus de cent ans que des chercheurs et médecins ont eu l’idée de stimuler le système immunitaire (notamment avec des bactéries) pour tenter de faire régresser des cancers. Mais cette option séduisante sur le plan intellectuel est longtemps restée décevante en termes de résultats.

En travaillant chacun de leur côté, James Allison et Tasuku Honjo ont réussi là où leurs prédécesseurs avaient échoué. Leur stratégie a été au contraire de desserrer les freins empêchant le système immunitaire d’attaquer les cellules cancéreuses, grâce à des traitements dits « inhibiteurs de checkpoints (“points de contrôle”) immunitaires ». Pour prendre une métaphore issue de la conduite automobile, ils ont développé des médicaments efficaces non en appuyant sur l’accélérateur, mais en relâchant la pédale de frein.

Pendant les années 1990, dans son laboratoire de Berkeley, à l’université de Californie, James Allison a été l’un des chercheurs à remarquer qu’une protéine des lymphocytes T, nommée CTLA-4, exerçait un rôle de frein sur ces globules blancs. « D’autres équipes de recherche ont exploité ce mécanisme comme une cible pour le traitement des maladies auto-immunes. Allison, cependant, avait une tout autre idée en tête », écrit l’académie Nobel. En effet, le chercheur américain avait déjà développé un anticorps qui pouvait se lier au récepteur CTLA-4 et bloquer sa fonction.

Dès 1994, avec son équipe, il teste cette approche chez des souris porteuses de tumeurs. Les résultats sont décrits comme spectaculaires. « Malgré le peu d’intérêt de l’industrie pharmaceutique, Allison continue ses efforts intenses pour développer un traitement chez l’homme », poursuit le comité Nobel.

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