PCR, sérologique... Tout savoir sur les tests actuels de dépistage du coronavirus et ceux qui devraient accompagner le "déconfinement"

Réalisé trop tôt ou trop tard, un test PCR négatif peut rassurer à tort. Tout savoir sur ce test et ceux à venir, qui devraient accompagner le déconfinement.

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Nancy Cattan Publié le 30/03/2020 à 10:45, mis à jour le 30/03/2020 à 10:53
Pour certaines formes, le virus n’est plus détectable, lorsque la gêne respiratoire apparaît. PQR/Alexandre Marchi

Tester, tester et encore tester. C’est le mot d’ordre de la Direction générale de la santé (DGS). Réservé sur la généralisation du test au départ de l’épidémie, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, annonçait mardi dernier que la France allait "multiplier et démultiplier le nombre de tests sur le territoire".

Dans les semaines à venir, la France devrait ainsi plus que tripler sa capacité de tests, passant de 9.000 à 29.000 tests PCR quotidiens. Mais comment ces tests fonctionnent-ils?

Et surtout que mettent-ils réellement en évidence? Éclairage d’une virologue azuréenne.

Tout commence par l’introduction, dans la narine du patient, d’un petit goupillon destiné à prélever des cellules nasales profondes dans lesquelles s’est niché (ou pas) le virus.

"Un prélèvement déjà plus compliqué qu’il n’y paraît, précise la spécialiste. Il faut aller chercher des cellules vraiment en profondeur. Si le prélèvement n’est pas réalisé correctement, on est susceptible de rendre un test faussement négatif".

Message d’alerte à destination de ceux qui évoquent déjà la possibilité d’autotests. C’est en laboratoire qu’est ensuite réalisée l’expérience de PCR (réaction en chaîne par polymérase), une technique destinée à multiplier en des millions d’exemplaires un fragment de génome appartenant au coronavirus jusqu’à pouvoir le détecter et l’étudier, même dans un très faible échantillon.

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"Pendant la période d’incubation, on ne trouve pas trace du virus. Il apparaît dans les prélèvements dès le début de l’infection et pendant les 10 à 15 jours qui suivent. Si la personne est contaminée, qu’elle présente beaucoup, peu, voire aucun symptôme, le test PCR est toujours positif. Ensuite, dans la plupart des cas, le coronavirus est éliminé par le système immunitaire. C’est la raison pour laquelle un test PCR réalisé au-delà des deux premières semaines de l’infection est négatif."

 Un test effectué trop tôt ou trop tard peut ainsi rassurer à tort.

Quel est le lien entre la présence du virus et l’évolution de la maladie? "Concernant les formes simples, majoritaires, le virus est détectable pendant les 10 premiers jours et il disparaît en même temps que le patient guérit.

En cas de forme initialement simple mais qui se complique dans un deuxième temps, avec apparition d’une forte gêne respiratoire, le virus n’est souvent plus détectable au moment où ce signe apparaît, car la cause vient d’un emballement secondaire du système immunitaire. Enfin, chez les patients qui font d’emblée une forme grave de Covid, le test réalisé est positif."

Si la mise en évidence du virus lui-même impose le prélèvement nasal et la technique PCR, c’est une simple prise de sang qui devrait permettre de détecter les anticorps spécifiques dus à l’infection au virus.

"Ces tests dits sérologiques sont en cours de finalisation par le CNR (centre national de référence) et ils ne seront certainement pas au point avant quelques semaines ; ils devraient permettre d’identifier, après la phase épidémique, les personnes qui n’ont pas manifesté de signes caractéristiques du Covid-19 mais ont néanmoins rencontré le virus, comme en témoigne la présence d’anticorps dans leur organisme. Mais, nous n’aurons peut-être pas la réponse sur le rôle protecteur de ces anticorps."

Se poser déjà la question, c’est fondamental, sachant que tous les spécialistes s’accordent à dire que la page ne sera pas tournée à la fin du confinement.

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Nice-Matin

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