Un des plus gros déficits budgétaires jamais enregistrés [lorsqu’elle était ministre des Finances sous la présidence Sarkozy]. La pire récession économique de mémoire de statisticien [celle de la Grèce, lorsqu’elle était à la tête du FMI]. Une condamnation pour négligence [dans la question de l’arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie]. On se demande bien quoi d’autre pourrait disqualifier quelqu’un pour le poste de président de la Banque centrale européenne (BCE). Car tels sont en effet les principaux accomplissements de Christine Lagarde durant sa carrière de haut fonctionnaire. Et rien de tout cela ne l’a empêchée d’être désignée à l’une des fonctions les plus essentielles de l’économie mondiale pour les dix prochaines années.

Le problème étant que Christine Lagarde conduira la zone euro droit à la catastrophe. Mario Draghi, à qui elle succède, était un économiste brillant, mais la parfaite connaissance de tous les rouages des marchés financiers lui a à peine permis de maintenir à flot une monnaie unique complètement dysfonctionnelle. Christine Lagarde est une avocate qui sait mieux que personne comment bâtir des alliances et parvenir à des compromis, mais elle ignore tout de la politique monétaire, et sa fidélité absolue à l’orthodoxie dominante couplée à sa conception rigide du respect des règles pourraient bien signer l’arrêt de mort de l’euro.

Alors que les Européens ont furieusement débattu pendant trois jours pour désigner le nouveau président de la Commission européenne – avant de tomber d’accord sur le nom d’Ursula von der Leyen –, la présidence de la BCE n’a pas suscité la même controverse. Le président français a obtenu le poste pour sa protégée, l’ancienne ministre des Finances et directrice du FMI, Christine Lagarde. La présidence de la BCE est pourtant bien plus importante que celle de la Commission.

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