3 pères de famille et des enfants pris en otages
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Une série d’enlèvements entretien la psychose dans la ville.

27 janvier 2015. Ousmanou Mamoudou né vers 1992 à Maroua et tenancier d’une petite boutique sise au carrefour abattoir est enlevé vers 21 h alors qu’il veillait. Selon un de ses voisins, deux individus sont venus à bord d’une voiture de marque Toyota Carina non immatriculé. «Ils sont entrés dans sa boutique. Et quand ils ressortaient avec lui, j’ai vu dans leur main des paires de menottes. Ils le menaçaient de fermer vite boutique et ils lui ont intimé l’ordre de laisser son téléphone.

Après leur départ, j’ai alerté sa famille et nous avons fouillé dans toutes les unités de forces de défense et de sécurité, mais, la destination de notre frère reste inconnue», a déclaré Lamdo. Dans le quartier de ce dernier, c’est un calme plat qui règne. Les voisins, amis et connaissances viennent à  tour de rôle saluer et consoler la famille du disparu qui a laissé une jeune femme avec un bébé de moins de six mois.

«Je ne comprends rien à son enlèvement. Puisque c’est un monsieur très calme et qui ne cherche pas des problèmes à qui que ce soit. Même à la maison, tu entends rarement sa voix. Nous sommes terriblement surpris de son enlèvement. Toutes les investigations que nous avons entreprises à ce jour pour sa recherche auprès de toutes les unités de police, de la gendarmerie et des militaires se sont avérées infructueuses» a déclaré Mamoudou Ousmanou, frère aîné du disparu.

Il n’est pas le seul dans cette situation car, en dehors des deux femmes portées disparues dans le quartier Doursoungo il y a deux semaines, il y a aussi un certain Alhadji Bouba, habitant du quartier Bikordi à Maroua qu’on ne voit plus depuis. Il aurait été enlevé à son domicile par des individus non identifiés. Du coup, les populations vivent dans la psychose qui s’est emparée de la ville. «Nous sommes dépassés par cette série d’enlèvements. A cette allure les bandits risquerons de vider la ville à cause de ces gens qui détruisent nos vies et enlèvent nos frères» continue Ousmanou Hamidou Hardo.

Selon un haut gradé de l’armée, toutes les dispositions sont prises pour que cette spirale d’enlèvements s’estompe. «Nous sommes en train de mener une enquête approfondie pour en savoir plus sur le fond de cette affaire. Mais pour certains cas, on suppose que c’est une unité spéciale qui aurait enlevé ces gens pour clarification d’une enquête», ajoute-t-il. De fait, depuis quelques semaines, des jeunes filles sont enlevées par des individus qui réussissent encore à passer entre les mailles de la police.

Pazie Ndouka Sneha Elsie, élève en classe de 1re D au Lycee Bilingue de Mindjil près de Kaélé, disparue le 22 janvier 2015 vers 10h alors qu’elle se rendait à l'hôpital de Miskine, avant d’être retrouvée ligotée dans une maison. Deux jours avant, Lydia Konso Fekwa et Paulette Essouga Toulou, toutes deux élèves en classe de 6e au lycée de Kakataré, à Maroua, avaient été détournées par un conducteur de moto après la sortie des classes. Ligotées, elles ont réussi à échapper à leur ravisseur, avant d’alerter la police.

© L’Oeil du Sahel : DAVID WENAÏ

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