COUPE DU MONDE 2014 - Honduras, Suisse, Equateur, Nigeria... Avec tout le respect que l'on doit à ces quatre pays, la France n'a pour l'instant eu à affronter que des "petites" équipes durant ce Mondial, tout en connaissant des difficultés face aux deux derniers de la liste.
Vendredi au Maracana de Rio, les Bleus se coltinent désormais l'Allemagne en quart de finale (18h). Après cette série de petits, voici désormais la montagne insurmontable? Oui... mais en fait non. Paradoxalement, cet affrontement au sommet -le premier entre les deux pays en match officiel depuis 1986- pourrait être plus simple qu'il n'y paraît. Méthode Coué en quatre points.
Depuis le fiasco de Knysa en 2010, les Bleus se sont bien repris, et notamment face aux grosses nations, essentiellement européennes. Si la France a souffert deux fois face à l'Espagne -élimination à l'Euro 2012 en quart (0-2), défaite à domicile en qualifications du Mondial 2014 (0-1)- et s'est fait punir par le Brésil en amical l'année dernière (0-3), elle a plutôt été à l'aise face à l'Angleterre, l'Allemagne, les Pays-Bas ou l'Italie, mais aussi lors d'autres confrontations avec Brésil et l'Espagne.
Contre la Roja, les Bleus, avec un nul (1-1) arraché à la dernière minute du temps additionnel le 16 octobre 2012 à Madrid (qualifications pour le Mondial 2014), ont d'ailleurs signé ce qui a été présenté comme un "acte fondateur" par plusieurs observateurs du football, à commencer par l'ancien international Bixente Lizarazu.
» Découvrez ci-dessous en vidéos les bonnes prestations des Bleus contre les grosses nations entre 2010 et 2014:
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Si l'on met de côté la seconde mi-temps contre le Honduras et le récital contre la Suisse, les Bleus ont buté contre les défenses hondurienne (en première mi-temps), équatorienne et nigériane très regroupées lors de leurs quatre premiers matches. Contre l'Allemagne, tout cela devrait changer. Lors de tous ses matches pour l'instant, la sélection de Joachim Löw a littéralement confisqué le ballon, ce qui s'est traduit par une possession gargantuesque comprise entre 60 et 70% depuis le début du Mondial!
Résultat, contre ces Allemands qui aiment garder la balle, les Bleus vont pouvoir développer leur jeu en contre sur le moindre ballon intercepté, se projeter rapidement vers l'avant étant l'un de leurs points forts. La meilleure illustration depuis le début de la compétition? Le but de Mathieu Valbuena contre la Suisse, une contre-attaque Varane-Giroud-Valbuena menée à 100 à l'heure sur près de 75 mètres:
L'une des meilleures nouvelles pour les Bleus, c'est que pour la première fois dans cette Coupe du monde, ils ne seront pas favoris au coup d'envoi sur la pelouse du Maracana. Quoi qu'en dise Joachim Löw, qui veut nous faire endosser le lourd costume de favori, les sites de paris sportifs disent le contraire: la cote de la France s'élève en moyenne à 3 contre 1, quand celle-ci s'affiche à 2,40 contre 1 pour l'Allemagne, comme on peut le voir ci-dessous via le site Wincomparator.com:
Ce confortable costume d'outsider, Didier Deschamps, malin, s'est empressé de l'enfiler en conférence de presse. "Au vu de cette équipe et de ses résultats depuis six ans, il n’y a pas photo (...), commente ainsi le sélectionneur. Si au début du Mondial, on m’avait demandé mes favoris, j’aurais cité l’Allemagne, pas nous"...
Le 15 novembre 2013 vers 23h, après sa défaite 2-0 en Ukraine lors du barrage aller, l'équipe de France voyait ses chances de participer au Mondial brésilien réduites à néant ou presque. Un miracle quatre jours plus tard, et les voici qui validaient leur billet pour Rio. Ce vendredi 4 juillet, ils se présentent face à l'Allemagne en quart de finale: qui aurait parié ne serait-ce qu'une pièce sur ce scénario rêvé avant les barrages? Objectivement, pas grand monde.
Et si l'on regarde un peu plus dans le rétroviseur, en 2010, les Bleus ont donc déjà magistralement effacé le fiasco de Knysna. Tout ce qui vient désormais, c'est incontestablement du bonus, les Bleus ayant déjà réussi leur Coupe du monde, dans le jeu et surtout dans l'image. Mais certains, comme Mathieu Valbuena, ont pris goût à la victoire depuis le début de la compétition: "On en veut toujours plus. On est des compétiteurs et je ne vous le cache pas: on veut aller jusqu’au bout". Ce ne serait pas pour nous déplaire.
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