Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Ecoles d’ingénieurs : maths sup n’est pas un passage obligé

Ecoles en cinq ans, classes prépa intégrées, bachelors : les écoles d’ingénieurs recrutent aussi après le bac.

Par 

Publié le 08 novembre 2017 à 12h45, modifié le 08 novembre 2017 à 12h45

Temps de Lecture 3 min.

L’Ecole nationale supérieure des arts et métiers (Ensam) propose un « bachelor en technologie » conçu pour les bacheliers STI2D.

« Tous les étudiants ne sont pas faits pour maths sup et pourtant certains peuvent devenir de très bons ingénieurs », assure Marc Renner, vice-président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi). Si la prépa scientifique reste la voie royale pour accéder aux écoles d’ingénieurs les plus prestigieuses, elle n’est pas la seule.

Pour preuve, selon la Conférence des grandes écoles (CGE), seulement 40 % des diplômés sont passés par une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) quand près de 22 % choisissent de se former dans un des quelque 80 établissements qui proposent des formations d’ingénieur en cinq ans, accessibles après le bac.

Certains ont une classe préparatoire intégrée, comme les écoles du Groupe INP ­ (réseau français d’écoles publiques d’ingénieurs) ou celles de la Fédération Gay-Lussac, qui regroupe une vingtaine d’écoles de chimie françaises, mais pas tous. « Les écoles en cinq ans ont l’avantage de permettre aux futurs ingénieurs de construire leurs parcours progressivement. Dès la première année, les étudiants reçoivent un enseignement qui mêle théorie et pratique. Finalement ils ont deux ans de plus que les autres pour se former au métier d’ingénieur », argumente Eric Maurincomme, directeur de l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon.

Mais ce n’est pas parce que ces écoles recrutent après le bac qu’il est plus facile d’y entrer et d’y réussir. Marc Renner prévient : « La marche entre le lycée et les écoles est élevée. » Certaines écoles mettent même la barre d’admission très haut. A l’INSA de Lyon, par exemple, « de 80 % à 90 % des entrants en première année ont décroché un bac S avec une mention bien ou très bien. Leur moyenne est autour de 17 sur 20 », précise son directeur.

Assistant ingénieur

Parallèlement à ces écoles en cinq ans, des cursus d’assistant ingénieur s’ouvrent aux bacheliers technologiques. Ainsi, depuis 2014, l’Ecole nationale supérieure des arts et métiers (Ensam) propose un « bachelor en technologie » conçu pour les bacheliers STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable). « Ce cursus accorde une large place à la pédagogie par projet et aux stages », précise Xavier Dufresne, directeur de la formation initiale de l’Ensam. Au bout de trois ans, les diplômés ont accès à des postes d’encadrement intermédiaire, dont le monde professionnel dit avoir besoin.

Dans les faits, sur les quarante-deux diplômés de la première promotion, ils ne sont que quatre à avoir rejoint le marché du travail. Les autres ont fait le choix de poursuivre leurs études. « Nous devons davantage nous rapprocher des entreprises et développer des contrats de professionnalisation de façon à encourager les jeunes à s’insérer une fois leur diplôme en poche », admet Xavier Dufresne. Si beaucoup d’écoles d’ingénieurs réfléchissent encore à proposer un bachelor, certaines ont franchi le pas. A l’instar de l’Ecole supérieure d’électronique de l’Ouest (ESEO), qui propose depuis la rentrée 2016 un diplôme en trois ans intitulé « solutions numériques connectées ».

L’X à la conquête des internationaux

L’Ecole polytechnique s’y est mise également, mais avec un objectif très différent. ­Depuis la rentrée, il est en effet possible d’y préparer un « bachelor » en trois ans. Le cursus, entièrement en anglais, se veut un tremplin pour la poursuite d’études, à l’X ou ailleurs. « Avec ce bachelor, nous voulons attirer des étudiants internationaux et les bacheliers français de très bon niveau, qui ne viennent pas dans les formations françaises de premier cycle, leur préférant des bachelors d’universités souvent anglo-saxonnes », indique Frank Pacard, directeur de l’enseignement et de la recherche de l’X.

Cette année, 71 étudiants ont rejoint le programme, dont 52 % d’internationaux, de 31 nationalités, dont certaines inédites, pour ne pas dire exotiques, dans ce temple de l’élite républicaine (Albanie, Géorgie, Lituanie, Slovénie, Afrique du Sud…).

Le Monde
Offre spéciale étudiants et enseignants
Accédez à tous nos contenus en illimité à partir de 9,99 €/mois au lieu de 11,99 €.
S’abonner

Pour l’heure, le bachelor est un diplôme d’établissement, « mais nous sommes en discussion avec le ministère pour obtenir le grade licence », annonce Frank Pacard. Si les étudiants du cycle ingénieur touchent une solde durant toute la durée de leurs études, ceux du programme bachelor devront, eux, s’acquitter de frais de scolarité qui se situent entre 12 000 euros (pour les ressortissants de l’Union européenne) et 15 000 euros l’année. La sélection reste de mise à l’X, mais elle a changé de forme.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.