Marco Verratti Paris Saint-GermainGetty Images

La gestion des égos, l'absence de 6, Kurzawa et les failles observées au PSG en ce début de saison

Après avoir dressé un premier bilan positif de ce début de saison des Parisiens, l'heure était venue de dénombrer les améliorations de ce club qui n'hésite pas à afficher ses nouvelles ambitions. Ce qu'il en ressort, ce sont surtout des individualités qui manquent à l'appel. Et au PSG version 2017/2018, la concurrence est impitoyable. 

L'entente Neymar-Mbappé, Rabiot en forme et les belles promesses du PSG


LA GESTION DES ÉGOS


Le très bon début de saison du PSG a été marqué par une affaire, celle du penaltygate. À la suite de la brouille pendant la rencontre face à Lyon, la situation entre Neymar et Cavani est devenue le centre de l'attention tant au niveau national qu'international. Qui doit tirer les penalties ? L'Uruguayen qui évolue au club depuis quatre années ou bien le joueur le plus cher de l'histoire du football ? Un casse-tête pour Unai Emery dont l'objectif est de maintenir un vestiaire soudé : " Ce n’est pas la même chose quand on tire un penalty à 3-0 qu'à 0-0. Les deux qui sont aptes à tirer ces penalties sont Cavani et Neymar. C’est Cavani qui tirait les penalties mais avec l’arrivée de Neymar, cela change la donne. Aujourd’hui, ils sont deux. Il y a le tireur numéro 1 et le tireur numéro 2, je leur dirai directement",  a expliqué le coach en conférence de presse avant le déplacement à Montpellier. Face à Bordeaux lors de la 8è journée, tout le Parc a retenu son souffle lorsqu'un penalty a été obtenu par les joueurs du club de la capitale. Neymar a tiré, Cavani l'a félicité le premier, un message adressé à tous les sceptiques concernant cette affaire : " Ce sont des choses qui arrivent dans le football. Des fois, elles prennent des proportions inattendues et nous savons tous que cela est plus grand que ce qu'il en est réellement. Cela s'est arrangé dans le vestiaire, il y a toujours une solution. Tout est tranquille", confessait El Matador cette semaine en sélection. Le prochain penalty nous renseignera sur la décision prise par le technicien basque : Neymar seul tireur ou alternance entre les deux attaquants. 

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PASTORE ENCORE À L'INFIRMERIE


La concurrence du secteur offensif est féroce, mais un joueur ne la vit pas comme les autres. Il s'agit de Javier Pastore, à l'infirmerie depuis le 11 septembre dernier lorsqu'il s'est blessé au mollet avec l'Albiceleste. Il semble loin de tout cela. La dernière fois que l'on a vu l'Argentin avec le maillot de son club, c'était face à Saint-Etienne, le 25 août dernier, match pendant lequel il a livré une prestation plus que discutable. Pourtant, c'était l'occasion pour lui d'abattre ses cartes, en l'absence de Marco Verratti. Auteur de 2 buts en 206 minutes jouées (soit 1 but toutes les 103 minutes), Pastore nous avait habitué à des éclairs de génie, pouvant changer le cours du jeu. Et c'est Unai Emery qui en parle le mieux : "C'est un joueur qui donne à l'équipe une qualité différente et on a besoin de lui. Il peut jouer dans l'axe, ou sur les côtés, ce qui est utile et il apporte clairement des qualités offensives que d'autres n'ont pas." Actuellement à Madrid pour tenter de trouver des solutions à ses problèmes récurrents, il est attendu au Camp des Loges ce vendredi. Mais comme le dit une source proche du PSG : "C'est surtout dans la tête que ça ne va pas"...


UN 4-2-3-1 ENCORE EN CHANTIER


L'un des points d'amélioration de cette équipe est la mise en place du 4-2-3-1. Longtemps réclamé par les observateurs, les deux tentatives depuis le début de saison, à Metz et face à l'OL se sont avérées être mitigées. Même si ce système permet d'aligner sa pléthore d'atouts offensifs (Neymar, Mbappé, Cavani, Di Maria ou Draxler), il pose problème à certains niveaux. D'abord dans le secteur offensif : contre Lyon, avec Draxler dans l'axe, Mbappé a été aligné côté droit où il est globalement moins dangereux dans cette configuration. "Il a commencé à jouer à droite, mais nous voulons qu’il entre à l’intérieur. Il a besoin d’être près de la surface et des autres attaquants. Il a marqué des buts comme ça, en combinant avec les deux attaquants, avec Neymar", expliquait Emery après la rencontre. Autre solution ? Celle affichée à Metz avec Draxler à droite et Mbappé dans l'axe, en soutien de Cavani. Mais en Moselle, il avait fallu attendre de voir les Messins être réduits à 10 pour les voir dérouler, alors que face à l'OL, ce sont deux CSC rhodaniens qui ont débloqué la rencontre. De plus, toute cette armada offensive ne défend que très peu, laissant les milieux assumer les vagues successives des adversaires.

Ensuite, le milieu à deux est beaucoup trop fragile. Avec quatre joueurs offensifs, Rabiot et Motta (ou Verratti) ont un rôle plus défensif, ce qui ne pose pas réellement de problème pour l'Italien mais qui est plus problématique pour le Français : "Le milieu défensif, c'est à la fois le cerveau de l'équipe et le cinquième défenseur. Il faut toujours contrôler ses déplacements, se brider, ne pas se projeter vers l'avant. Or moi, je suis porté d'instinct vers l'attaque et je pense avoir quelques qualités dans ce registre, y compris à l'approche du but adverse",  analysait-il récemment. Et il  a plutôt raison avec un premier bilan satisfaisant après dix matches : 1 but et 2 passes décisives toutes compétitions confondues. Les suspensions de Verratti (trois matches de Ligue 1), ainsi que la blessure de Motta face aux Girondins n'ont pas arrangé les affaires du patron du milieu. L'excellente dernière prestation de Draxler, aligné dans un milieu à trois et porté vers l'attaque, n'est pas non plus de bon augure pour lui. Rabiot n'est jamais aussi bon qu'avec le traditionnel milieu aux côtés de Verratti et Motta. Son entente avec Neymar est intéressante sur le flanc gauche.


UN NUMÉRO 6 SE FAIT ATTENDRE


Si Rabiot a souvent répété qu'il n'était pas à l'aise au poste de milieu devant la défense, c'est parce que l'an passé il a dû dépanner à plusieurs reprises à ce poste. Le seul véritable 6 dans ce PSG ambitieux est Thiago Motta. Or, au vu du nombre de matches que les Parisiens doivent jouer, il est impossible (impensable) que l'Italien de 35 ans puissent débuter tous les matches. Jusqu'ici il a débuté 9 matches sur les 10 joués pour un total de 739 minutes (82 minutes de jeu en moyenne par match). Même s'il est un titulaire indiscutable et qu'il a encore de la ressource malgré son âge, cette absence de doublure est un réel problème qui deviendra de plus en plus lourd au fil de la saison. Touché au genou, il a raté le dernier match. Une aubaine pour Lo Celso ou bien encore Draxler qui a brillé au Parc face aux hommes de Gourvennec mais une situation à régler d'urgence pour une équipe qui se veut compétitive à tous les niveaux. Seul un recrutement lors du mercato hivernal pourra répondre aux attentes. 

À lire en complément : Thiago Motta encore indispensable à 35 ans


VERRATTI NE CONVAINC PAS


Unai Emery n'a pas eu d'autres choix que d'utliser le 4-2-3-1 en l'absence de Marco Verratti. Le natif de Pescara a été expulsé face à Toulouse et a écopé de trois matches de suspension. Mais ces cinq matches en tant que titulaire n'ont pas été flamboyants, loin de là. Après un été mouvementé avec ses vraies-fausses vélleités de départ au Barça, il connait un début de saison peu convaincant, à l'image de sa prestation face à Bordeaux où il été effacé. Il a perdu un grand nombre de duels (28,5% de duels remportés seulement) et de ballons, comme lorsqu'en deuxième période Kamano le fait tourner en bourrique pour partir aisément en contre. L'absence de Motta s'est fait ressentir car il a peu trouvé Rabiot et Marquinhos (15 passes chacun). En Ligue des Champions, en revanche, l'Italien a élevé son niveau de jeu, montrant une facette plus défensive que d'habitude. Une performance moyenne, donc, qui n'inquiète pas outre mesure son coach : " Marco est un joueur spécial. Il joue comme il vit, avec beaucoup d’émotion. Il ne se relâche pas une minute quand il est sur le terrain, il vit le match avec un esprit compétitif. J’aime ça", expliquait-il en conférence de presse. Actuellement blessé et forfait avec sa sélection, il devrait revenir dès le prochain match à DIjon. Même s'il n'a pas de concurrence directe à proprement parler, Verratti doit se ressaisir afin de ne pas faire tâche au sein d'une équipe qui a un tout nouveau visage. 


KURZAWA EN DIFFICULTÉS


Le milieu n'est pas le seul secteur à rencontrer des problèmes. En défense, Layvin Kurzawa est montré du doigt, ou alors hué par le Parc, comme lorsqu'il a cédé sa place face à Lyon, vingt minutes avant la fin de la rencontre. Il traine cette fameuse statistique sortie le soir du match des Bleus face au Luxembourg (17 centres ratés, pire total de ces dix dernières années, et 41 ballons perdus) comme un boulet à ses pieds. Chacun de ses centres, chacun de ses gestes est disséqué. Et parmi Thiago Silva, Kimpembe, Marquinhos ou encore Dani Alves, le couloir gauche semble être le maillon faible. Pour ne rien arranger, une affaire extra-sportive (un chantage à la vidéo) est venu assombrir son début de saison difficile. "J’ai parlé avec Kurzawa pour lui dire d’être tranquille. C’est important qu’il se sente bien avec tous ses coéquipiers. Mais nous avons aussi parfois besoin d’autres joueurs qui peuvent apporter autre chose comme Yuri. Nous allons continuer le travail avec Kurzawa pour lui donner de la confiance", dit son entraineur. Une confiance qui peut bien se trouver altérer quand on analyse les bonnes prestations de Berchiche, justement. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, il a été contraint de quitter le rassemblement des Bleus lundi dernier à cause d'une blessure au genou, survenue pendant l'entrainement. 

Le début de saison du PSG donne bien plus d'éléments de satisfaction que de déception. Au vu du niveau de l'équipe et des dépenses pharaoniques de l'été, chaque individualité est passée au crible et l'exigence est revue à la hausse. Si les dirigeants souhaitent jouer sur tous les tableaux, ils doivent corriger quelques détails, pour rêver encore plus grand. 

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