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BCE : une politique expansionniste plus durable mais un peu moins radicale

+ VIDEO. L’institution a décidé de prolonger au-delà de mars 2017 son programme de rachats d’actifs en vue de soutenir l’inflation en zone euro, mais en le faisant passer de 80 à 60 milliards d’euros par mois . Les taux sont maintenus à leur plus bas niveau.

Par Jean-Philippe Lacour

Publié le 8 déc. 2016 à 13:57

Le risque de déflation a largement disparu en zone euro mais l’incertitude domine partout. C’est ainsi que Mario Draghi a justifié jeudi devant la presse la décision de la Banque centrale européenne de poursuivre pendant neuf mois après le terme prévu de mars 2017. Mais le rythme en sera freiné à partir d’avril, ce qui a surpris la communauté financière. Les interventions sur les marchés passeront ainsi de 80 à 60 milliards d’euros par mois.

Pas de « tapering »

Les observateurs ont cru voir dans les premières annonces du jour une amorce de « tapering », un terme anglo-saxon qui signale la fin programmée des interventions massives de l’institution. Le débat a vite fait fureur sur les réseaux sociaux, avant d’être démenti par l’homme fort de l’euro. Si le terme doit être compris comme le fait « d’avoir une politique qui conduirait les achats à descendre progressivement à zéro, (…) cela n’a pas été discuté ou, en réalité, cela n’a même pas été à l’ordre du jour », a martelé le banquier italien. Le Conseil des gouverneurs s’est décidé à une « très très large majorité », a souligné le président de la BCE. Une majorité où ne se trouve pas, selon nos informations, Jens Weidmann, président de la Bundesbank.

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Vidéo : la conférence de presse de Mario Draghi

540 milliards d’euros de liquidités à venir

La BCE et les 19 banques centrales de l’Eurosystème vont continuer à créer beaucoup de monnaie pour soutenir l’inflation et la croissance. En tout, 540 milliards d’euros de liquidités de plus seront déversés sur les marchés entre avril et la fin de l’année prochaine. Les achats d’actifs lancés en mars 2015 auront déjà atteint 1.700 milliards d’euros d’ici mars. Dans le même temps, la BCE a modifié certains critères techniques du dispositif de manière à poursuivre sans encombre ses interventions sur les marchés.

Changement des prévisions qu’à la marge

Comme prévu, la BCE n’a changé qu’à la marge ses prévisions de croissance et d’inflation en zone euro d’ici à 2018 et a donné ses premières indications pour 2019. Alors que la BCE se fixe comme étalon un taux d’inflation « proche de 2 % » à moyen terme, la prévision de 1,7 % attendue en 2019 ne fait pas encore le compte, a reconnu Mario Draghi. C’est pourquoi la BCE ne baisse pas la garde.

Le banquier italien a soigneusement évité jeudi de se laisser embarquer sur les risques politiques. La crise en Italie post-référendum ? Comme pour le Brexit ou l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, il faudra voir les effets à long terme de ces décisions et en quoi elles peuvent influer le cours de la politique monétaire. En attendant, les Etats de la zone euro sont appelés à mener toutes les réformes structurelles nécessaires pour soutenir la croissance.

La BCE sera flexible et « présente pour longtemps »

Les marchés ont, eux, intégré l’autre message de Mario Draghi. qui était selon lui d’ « instiller le sentiment que la BCE sera présente » avec ses interventions « pour longtemps ». Elle sera également flexible. Si les prévisions économiques étaient moins bonnes que prévu ou que les conditions financières se tendaient en zone euro, la BCE n’hésiterait pas à de nouveau à relever son programme d’achats ou à en rallonger son terme. Les taux doivent, eux, demeurer plus longtemps encore à leur plus bas niveau historique.

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Jean-Philippe Lacour, correspondant à Francfort

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