Au cours d'une cérémonie émouvante commémorant la rafle du Vel d'Hiv, Emmanuel Macron a déclaré qu'il ne céderait "rien aux messages de haine, (...) à l'antisionisme car il est la forme réinventée de l'antisémitisme". Une phrase qui a suscité les applaudissements dans l'assemblée. "Ce sont toutes ces haines qui se fondent sur ce que l'on est, sur d'où l'on vient, sur ce que l'on croit que nous devons combattre", a-t-il poursuivi.

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Soixante-quinze ans après cette épisode tragique de l'histoire française, le président français avait invité Benjamin Netanyahu à participer à cette cérémonie. Le Premier ministre israélien a salué "un geste très, très fort".

"C'est bien la France qui a organisé la rafle"

Le chef de l'État a assuré vouloir perpétuer "le fil tendu en 1995 par Jacques Chirac", le premier président de la République à reconnaître en 1995 la responsabilité de la France dans les persécutions antisémites et non celle du seul régime de Vichy. Le chef de l'État a rappelé que ce fil avait été maintenu par Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy et François Hollande.

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"C'est bien la France qui a organisé la rafle puis la déportation", a déclaré Emmanuel Macron. "Et donc de la mort des 13 152 personnes de confessions juives arrachées à leur domicile les 16 et 17 juillet 1942". "Parmi elle, 4115 enfants de 2 à 16 ans dont aujourd'hui nous honorons la mémoire". Avant de poursuivre par une minute de silence.

"Vichy c'était le gouvernement de la France"

"Récemment encore, ce que nous croyons établi par les autorités de la République, sans distinction partisane, avéré par tous les historiens, (...) s'est trouvé contesté par des responsables politiques français prêts à faire reculer la vérité", a rappelé Emmanuel Macron, sans citer nommément Marine Le Pen. Cet épisode tragique de l'histoire de la France avait suscité la polémique pendant la dernière campagne présidentielle, la président du FN ayant été vivement critiquée pour avoir affirmé que la France n'était "pas responsable du Vel d'Hiv".

"Ce serait faire beaucoup d'honneur à ces faussaires que de leur répondre. Mais se taire serait pire, ce serait être complice", a lancé le président de la République.

"Je récuse les accommodements et subtilités de ceux qui prétendent que vichy n'était pas la France", a-t-il encore affirmé. "Vichy, ce n'était certes pas tous les Français mais c'était le gouvernement de la France et l'administration de la France", a martelé le chef de l'État. "Ce fut l'oeuvre de la police française sous les ordres de Pierre Laval et du préfet René Bousquet."

Les noms des victimes

Emmanuel Macron a également évoqué le meurtre de Sarah Halimi, une femme de confession juive tuée en avril dernier à Paris. "Malgré les dénégations du meurtrier, la justice doit faire désormais toute la clarté sur la mort de Sarah Halimi", a dit le chef de l'Etat, suscitant les applaudissements.

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L'absence de qualification antisémite pour ce meurtre avait suscité de l'indignation et de la colère dans la communauté juive.

Le chef de l'Etat a énuméré les noms des victimes de meurtres et attentats antisémites ces dernières années, mais aussi ceux de Brahim Bouarram, Marocain noyé dans la Seine par des militants d'extrême-droite en 1995 et Jacques Hamel, prêtre catholique tué lors de l'attentat djihadiste de Saint-Etienne-du-Rouvray en juillet 2016.

Le président Emmanuel Macron et le dirigeant israélien Benjamin Netanyahu, lors de la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv, à Paris, le 16 juillet 2017

Le président Emmanuel Macron et le dirigeant israélien Benjamin Netanyahu, lors de la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv, à Paris, le 16 juillet 2017

© / afp.com/Kamil Zihnioglu

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