Sénatoriales : à chacun sa liste pour décrocher un siège dans le 92

Après la déroute des législatives, la droite va tout faire pour garder la main sur le Sénat. Mais dans les Hauts-de-Seine, ils sont nombreux à vouloir monter leur liste...

    Les élections législatives ont chamboulé le paysage politique des Hauts-de-Seine : avec 10 députés, La République en marche (LREM) domine les 13 circonscriptions. Mais les candidats battus n'ont pas dit leur dernier mot. Prochaine échéance : les sénatoriales! « Certains ont loupé le coche des législatives et espèrent se refaire aux sénatoriales », analyse un maire au regard des nombreux noms qui circulent déjà à droite.


    Les Républicains détiennent aujourd'hui trois sièges : Roger Kartouchi, Isabelle Debré et Jacques Gautier. Tous trois comptent briguer un nouveau mandat avec l'investiture officielle. Mais les listes dissidentes se multiplient... Avec celle dite des « maires », menée par Philippe Pemezec, maire (LR) du Plessis-Robinson, sur laquelle devrait également figurer Georges Siffredi, maire (LR) de Châtenay-Malabry. Tous deux recalés aux législatives... Celle des « jeunes » est menée par Ingrid Desmedt, conseillère municipale (LR) de Levallois. L'ancienne collaboratrice parlementaire de Patrick Balkany espère fédérer les élus de moins de 40 ans du département pour démontrer que les jeunes ne sont pas seulement chez LREM.


    Et ce n'est pas tout : le nom d'Eric Berdoati, maire (LR) de Saint-Cloud -également candidat malheureux sur la 7e circonscription- circule aussi pour mener une quatrième liste.


    « Restons calmes »


    « Restons calmes, souffle Roger Karoutchi. Ce n'est pas le moment de se disperser. Il faut bien être conscient que plus il y aura de listes, moins nous aurons de sièges. Et dans les Hauts-de-Seine, ils sont chers. » Le sénateur espère ainsi ramener tout le monde à la raison avant septembre, même s'il est bien conscient que l'objectif de la liste unique sera difficile à atteindre. « S'il y a autant de listes aujourd'hui, c'est quand même chez Les Républicains on aspire au renouvellement... » tacle un élu départemental.


    Les centristes regardent également attentivement cette agitation, à l'image de Hervé Marseille, vice-président du Sénat, maire (UDI) de Meudon et candidat à sa succession. Sans s'inquiéter pour autant. « Les sénatoriales sont un scrutin d'affinités territoriales, personnelles et politiques, estime-t-il. Il y a certes des incertitudes liées au contexte politique actuel, mais c'est à la marge.» Il est vrai que l'électorat est composé d'élus locaux et de délégués supplémentaires (lire encadré) dont les couleurs politiques sont connues, avec des conseils municipaux majoritairement à droite dans les Hauts-de-Seine.


    Quant à la gauche, qui avait remporté trois sièges en 2011 à la faveur d'une liste unique, il n'est plus question de faire cause commune. André Gattolin, sénateur écologiste, vise ainsi l'investiture LREM. Si le parti de la majorité présidentielle ne s'est intéressé que tardivement à cette élection, il espère bien décrocher un siège. En piochant des voix à gauche comme à droite. Ce qui ne fera pas les affaires du PS, alors que Xavier Iacovelli, secrétaire fédéral du 92 et élu de Suresnes, devrait prendre la tête de liste. Sans oublier la liste menée par Brigitte Gonthier-Maurin (PCF), candidate à sa succession, qui va s'appuyer sur Nanterre, Gennevilliers, Bagneux et Malakoff pour conserver son siège.

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