INTERNATIONAL - Trois assaillants ont tué deux policiers dans la Vieille ville de Jérusalem vendredi 14 juillet, avant d'être abattus sur l'esplanade des Mosquées. C'est l'incident le plus sérieux de ces dernières années dans cette zone hyper-sensible, au cœur du conflit israélo-palestinien.
Suite à l'incident, la police a annoncé que toutes les entrées de l'esplanade des Mosquées avaient été fermées et que les prières du vendredi n'auraient pas lieu sur l'édifice, situé à Jérusalem-Est annexée et occupée par Israël.
La police n'a pas identifié dans l'immédiat les assaillants. Les deux policiers tués étaient âgés de 22 et 30 ans, a précisé la porte-parole.
Il s'agit de la première attaque d'une telle ampleur à l'arme à feu depuis des années à l'intérieur des remparts de la Vieille ville soulignent les commentateurs. Ces 20 derniers mois ont surtout été marqués par des attaques à l'arme blanche commises par des Palestiniens, qui agissaient généralement seuls.
Un échange de tirs nourris
Les trois assaillants ont tiré en direction de policiers israéliens. Grièvement blessés, ils ont succombé à leurs blessures. Un autre policier a été blessé plus légèrement, a indiqué la police.
De la vieille ville, les assaillants se sont ensuite enfuis en direction de l'esplanade des Mosquées où ils ont été rattrapés par les forces de l'ordre et abattus.
Sur les images d'une vidéo tournée sur l'esplanade des Mosquées et diffusée dans les médias israéliens et palestiniens, un échange de tirs nourris est audible.
Le ministre israélien de la Sécurité publique Gilad Erdan s'est rendu sur place et a qualifié l'attaque d'"événement extrêmement grave". "Nous devrons réévaluer toutes les dispositions de sécurité sur le mont du Temple (appellation qui désigne l'esplanade des Mosquées pour les juifs) et ses environs. J'appelle les leaders de chaque côté à (...) maintenir le calme à Jérusalem", a-t-il ajouté.
Après des consultations avec des responsables de sécurité, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a décidé que l'esplanade des Mosquées "serait fermée aujourd'hui en raison de considérations de sécurité", selon un communiqué de ses services.
Le mufti de Jérusalem dénonce le bouclage de l'esplanade
Selon les médias israéliens, c'est la première fois depuis 2000, au moment de l'explosion de la deuxième intifada, que les prières du vendredi sont annulées. Interrogée sur le sujet, la police n'a pas souhaité confirmer l'information.
Le mufti de Jérusalem Mohammed Hussein a dénoncé le bouclage de l'esplanade des Mosquées et l'annulation des prières, dans des déclarations à des journalistes depuis la Vieille ville. Les autorités israéliennes "ne veulent pas que nous nous rendions à la mosquée al-Aqsa", a-t-il indiqué.
Al-Aqsa se trouve sur l'esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l'islam. En contrebas, le mur des Lamentations, désigné sous le nom de mont du Temple par les juifs, est le lieu le plus sacré du judaïsme.
"Le statu quo sera préservé", a indiqué Benjamin Netanyahu, dans une tentative de rassurer les Palestiniens. Selon un statu quo en vigueur depuis plusieurs décennies, les juifs sont autorisés à visiter l'esplanade mais pas à y prier.
Depuis octobre 2015, Israël et les Territoires palestiniens sont en proie à des violences qui ont causé la mort de 277 Palestiniens, 42 Israéliens, deux Américains, deux Jordaniens, un Érythréen, un Soudanais et une Britannique, selon un décompte de l'AFP.
La majorité des Palestiniens tués sont des assaillants ou assaillants présumés, souvent jeunes, agissant seuls et armés de couteaux.
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