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Les 12 heures qui expliquent le débat raté de Marine Le Pen

Le magazine du Monde revient en détails samedi sur la journée du débat présidentiel et raconte comment Marine Le Pen a sombré, fatiguée et mal préparée.

Rédaction JDD , Mis à jour le
Marine Le Pen et Emmanuel Macron sur le plateau du débat de l'entre-deux-tours.
Marine Le Pen et Emmanuel Macron sur le plateau du débat de l'entre-deux-tours. © Reuters

Il est 10h30 ce mercredi 3 mai et l'entourage de Marine Le Pen songe à reporter voire annuler le débat présidentiel. Fatiguée par la campagne et prise d'une migraine ophtalmique, la candidate du Front national entame la journée la plus importante de sa carrière politique par un coup de fil à l'ophtalmologue. "Bruno! Bruno! Je ne vois plus rien de l’œil gauche!", s'écrit-elle au moment où son conseiller Bruno Bilde franchit le pas de sa maison de La Celle-Saint-Cloud. Cette anecdote, c'est le Monde magazine qui la dévoile ce week-end dans un article détaillant heure par heure la journée du débat présidentiel au cours duquel Marine Le Pen a fini par flancher .

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Le magazine dépeint une candidate épuisée, qui avoue n'avoir "dormi que trois quarts d’heure" avant la grand-messe de l'entre-deux-tours, au point que Bruno Bilde demande dans la matinée à un membre de l'équipe de campagne s'il est encore possible d'annuler le débat. C'est Marine Le Pen qui tranchera finalement : "On ne change pas ce qui est prévu", fait-elle savoir, malgré la fatigue. "On a, et peut-être que j’ai, accepté trop de rendez-vous et de déplacements. Ce n’est pas du fait de Marine, c’est nous qui ne lui avons pas laissé suffisamment de temps", concède aujourd'hui David Rachline , son directeur de campagne.

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Tout au long de cette journée, la présidente du Front national reçoit ses conseillers les uns après les autres. Damien et Florian Philippot succèdent ainsi à la mi-journée à Bruno Bilde. Leurs inquiétudes portent sur la question de la sortie de l'euro, qu'ils défendent ardemment malgré des dissensions sur le sujet au sein même du parti. L'équipe Macron a en effet décelé "sa légèreté technique sur la monnaie" mais à la mi-journée, il est trop tard pour entamer des révisions poussées sur ce thème. Les frères Philippot sont venus avec "des notes sur la défense, l’économie, l’immigration", les mêmes qu'elle confondra le soir venu en mélangeant les situations d'Alstom et de SFR face au futur président.

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Tensions sur le plateau et en coulisses

La veille du débat, elle a pourtant répété avec ses lieutenants. Sébastien Chenu jouait le rôle d’Emmanuel Macron, qu'il imitait en zozotant pour détendre l'atmosphère : "Et la Tsétsénie, que dites-vous de la Tsétsénie? Et le gaz de siste?" Leur objectif est alors clair : faire sortir l'ancien ministre de ses gonds. "Il fallait le faire parler et le secouer", répète encore un dirigeant de la campagne Le Pen cité par Le Monde. Le piège tendu par Emmanuel Macron a pris : la veille du débat, il a affirmé devant Jean-Jacques Bourdin et plusieurs journalistes de BFMTV qu'il quitterait le plateau si le débat "vire au pugilat". Les mots d'introduction de Marine Le Pen vont donner le ton : elle se rue sur son adversaire.

En coulisses, l'ambiance n'est pas plus apaisée. Selon le magazine, Sébastien Chenu menace d'en venir aux mains après un accrochage verbal avec Michel Field, le patron de l'information de France 2. Peu à peu, l'agitation laisse pourtant place au désarroi. Un abattement qui va atteindre son maximum lorsque Marine Le Pen se livre à une imitation et s'esclaffe devant un Emmanuel Macron presque éberlué. Le débat terminé, seule la secrétaire de la candidate frontiste aura le courage de lui dire ce que tous pensent dans son camp : "Ce n’est pas ce soir qu’on aura glané des voix."

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