La startup française Actility annonce ce vendredi le déploiement d'un premier réseau de quelques dizaines de kilomètres carrés dans la province de Xi'an. Avant de déployer ses solutions à plus grande échelle.

C'est une étape-clé pour Actility. Quelques mois après avoir levé 75 millions de dollars, le concurrent de Sigfox lui dame le pion en Chine, où ce dernier n'a pas encore déployé sa solution. La startup française annonce en grande pompe ce vendredi le déploiement d'un premier réseau test de quelques dizaines de kilomètres carrés dans le district de la ville de Xi'an pour accélérer l'essor des objets connectés. Cette opération sera portée par ThingPark China, une entité issue de la joint-venture entre Actility et Ginko Ventures. Le projet chinois d'Actility ne date pas d'hier. En effet, le géant industriel chinois Foxconn est présent à son capital depuis son tour de table de 2015 (25 millions de dollars, à l'époque).

Sécuriser l'ensemble de la chaîne logistique

Pour l'instant limité à 23 petits kilomètres carrés, le réseau bâti par Actility se concentrera au départ sur la surveillance environnementale et le suivi intelligent. "L'idée est de permettre un suivi tout au long de la chaîne logistique, explique Nicolas Jordan, l'un des cofondateurs d'Actility. Pour l'instant, chaque interlocuteur a une vue partielle mais en conjuguant les capacités des réseaux publics et privés, un commerçant pourrait suivre sa marchandise jusqu'à sa livraison finale." Le gouvernement chinois a bien compris l'intérêt de cette technologie pour un pays qui fait partie des leaders mondiaux en matière de manufacture.

Car le déploiement des solutions d'Actility s'ancre dans un projet beaucoup plus large, porté par les autorités chinoises, visant à développer et sécuriser la nouvelle route de la soie. En effet, l'idée est de construire un maximum d'infrastructures terrestres et maritimes reliant la Chine à d'autres pays du monde, et notamment au Moyen-Orient et à l'Afrique, pour stimuler le commerce. Le partenariat d'Actility avec le spécialiste des télécommunications satellitaires Inmarsat a ainsi dû peser dans le choix des autorités chinoises. "A terme, nous serons capable de suivre une marchandise même durant son voyage en mer", prédit Nicolas Jordan. Et c'est bien ce qui intéresse la Chine.