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Agriculture

Insecticides "tueurs d'abeilles" : le gouvernement maintient l'interdiction

Le gouvernement vient d'annoncer le maintien de la loi interdisant les néonicotinoïdes, pesticides "tueurs d'abeilles", à partir de septembre 2018. Cette annonce intervient après la sortie de Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture sur RMC, qui avait déclaré vouloir revenir sur la législation. 

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Abeille qui butine un tournesol

Les néonicotinoïdes sont des pesticides agissant sur le système nerveux des insectes, notamment des abeilles.

PHILIPPE HUGUEN / AFP

C'est dans un vrai nid de guêpes que le gouvernement s'est empêtré... ou plutôt d'abeilles : après le désaccord sur les néonicotinoïdes éclaté au grand jour entre le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert et son collègue Nicolas Hulot, ministre de la transition énergétique, le Premier Ministre Edouard Philippe a tranché : non, le gouvernement ne reviendra pas sur l'interdiction des pesticides néonicotinoides à partir de septembre 2018. Le 23 juin 2016, l'interdiction de ces pesticides agissant sur le système nerveux des insectes - tuant notamment les abeilles - avait été voté par l'Assemblée nationale, dans le cadre de la loi Biodiversité. Une loi qui n'avait pas les faveurs du ministre de l'Agriculture : sur RMC/BFM TV, il a déclaré vouloir revenir sur la législation.

Certains pesticides sans produit de substitution

La législation française "n'est pas conforme avec le droit européen" qui est plus souple, a déclaré M. Travert sur RMC/BFM TV, le ministre estimant que certains pesticides "n'ont pas de produit de substitution". "Nous avons un certain nombre de produits aujourd'hui qui ont été estimés dangereux et qui sont au fur et à mesure retirés du marché, mais (pour) d'autres produits où nous avons des impasses techniques, qui n'ont pas de substitutions, nous devons pouvoir autoriser des dérogations pour en permettre l'utilisation afin que nos producteurs continuent à travailler dans de bonnes conditions", a déclaré M. Travert, prenant l'exemple de la carotte des sables, cultivée notamment dans la Manche, département où il est élu député (PS) et pour laquelle il n'existe pas de produit de substitution au pesticide utilisé. "C'est ma proposition", a-t-il spécifié, en indiquant que l'arbitrage du Premier ministre, Edouard Philippe, "n'est pas rendu". C'est donc chose faite maintenant. 

L'interprétation avait été immédiatement contestée par Nicolas Hulot, qui, dans un tweet en réponse à ces propos, affirme que "les interdictions de néonicotinoïdes", notamment, "ne seront pas levées, les arbitrages ont été rendus en ce sens". L'écologiste s'était déjà fortement opposé à l'utilisation de ces insecticides, et avait récolté 180 000 signatures en faveur de leur interdiction dans une pétition, en mai 2015.

Stéphane Travert s'est aussi exprimé sur sa volonté de "travailler sur ce sujet avec (son) collègue de l'Environnement", souhaitant "bâtir un compromis". "Il va falloir regarder avec nos partenaires européens pour faire en sorte que ce texte rentre dans le cadre européen et que nous puissions mettre en place un régime de dérogations sur un certain nombre de produits qui sont dans ce qu'on appelle les impasses techniques", a plaidé Stéphane Travert. 

Nicolas Hulot en 2015 sur "le danger sanitaire, le danger environnemental, le non sens de l'utilisation de ces pesticides".

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