Prixtel veut révolutionner la téléphonie avec un forfait gratuit
Après les offres « ajustables », l’opérateur virtuel cible les jeunes avec un nouveau forfait téléphonique gratuit baptisé Blu, en phase de test. Prixtel compte bien frapper fort à la rentrée.
Envoyer des SMS et surfer sur Internet sans débourser un euro, c’est possible. Telle est la promesse du forfait téléphonique Blu, actuellement en test.
Le concept : il suffit de télécharger l’application (uniquement sur Android, qui représente 85 % du marché) et de créer un compte pour recevoir une carte SIM sous 5 jours. Aucune information bancaire n’est demandée. Avec Blu, pour obtenir des crédits (des « éclairs »), il faut remplir des missions : télécharger des applications, les partager, regarder des publicités en déverrouillant son téléphone… « C’est un geste qu’on fait 2 à 300 fois par jour en moyenne, c’est facile de gagner des éclairs », rapporte Karine Monsallier, porte-parole de l’équipe Blu.
Il est ensuite possible de tout faire comme avec un forfait normal : téléphoner, envoyer des sms, surfer sur Internet en France ou à l’étranger... A condition de parvenir à accumuler assez de crédits. Selon les calculs de Blu, avec le visionnage des pubs, quatre applis téléchargées et 10 partagées, l’utilisateur devrait arriver à un forfait comprenant 10 Go de data ou 5 heures d’appel, les SMS illimités et 2 Go d’internet, sans dépenser un sou. Mais dans les faits, cela n’a rien d’un jeu d’enfant : le site 01net.com a fait le test , et n’est pas allé bien loin…
Des clients en quête de bons plans
Il faut dire que l’application est encore en bêta-test. Lancée le 7 juin, elle cumule déjà plus de 17.000 téléchargements, pour une sortie officielle prévue à la rentrée. « Les utilisateurs sont très engagés, et s’impliquent beaucoup dans la bêta. On en est à la troisième version, et on va continuer de faire des améliorations pendant l’été », assure Karine Monsallier.
A l’origine, Blu ciblait spécifiquement les Millenials avec son esprit « gaming » assumé. Mais finalement, d’autres utilisateurs se sont montré intéressés : des « gestionnaires », en quête de bons plans pour faire des économies. Car la facture téléphonique des Français s’élève en moyenne 16 euros par mois, pour des forfaits toujours plus chargés.
Pourtant, les utilisateurs français se satisfont en moyenne de seulement 3h15 d’appel, 250 SMS et d’1,6 Go de données. De là à dire qu’ils payent bien plus que ce qu’ils consomment réellement, il n’y a qu’un pas que Prixtel n’a pas hésité à franchir.
Derrière Blu, Prixtel
Prixtel, c’est l’opérateur de réseau mobile virtuel (MVNO) derrière Blu. Son crédo : assurer au consommateur de faire des économies, tout en révolutionnant la notion de forfait. Car 16 millions d’usagers changent d’opérateur mobile chaque année, la moitié sur Internet.
C’est donc ce canal qu’a choisi l’aixois Prixtel pour installer en 2004 son offre. Il reste, après treize ans, l’un des derniers a avoir résisté à la concentration du secteur. « Même si le marché se tend et que la guerre de la data est en cours, il y a une vraie opportunité pour des produits comme les nôtres, croit savoir Karine Monsallier. On était le premier MVNO à proposer une box internet , on est les seuls à offrir de l’ajustable. Notre stratégie c’est vraiment la différenciation. »
Et ça marche. Si Prixtel ne joue pas encore dans la cour des grands avec ses 200.000 clients (deux fois moins qu’espéré pour 2016), il a survécu au tsunami qu’a été l’arrivée de Free sur le marché du low-cost, et parvient à se maintenir dans un paysage quasi saturé.
Maëlle Lafond