Sans surprise, 2016 a été l'année la plus chaude sur la planète depuis le début des relevés de températures en 1880, marquant le troisième record annuel consécutif de chaleur, a annoncé mercredi l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA).

"Même si nous faisons mieux que les objectifs de l'accord de Paris, environ la moitié de la population mondiale sera exposée à des vagues de chaleur meurtrières d'ici 2100", alertent les scientifiques.

afp.com/LIONEL BONAVENTURE

Il fait chaud et il fera encore plus chaud dans le futur. Le réchauffement climatique inquiète pour de multiples raisons écologiques et environnementales, mais aussi pour ses risques létaux. Les vagues de chaleur meurtrières vont notamment devenir de plus en plus fréquentes, particulièrement dans les zones tropicales, et ce même si la hausse du thermomètre mondial est limitée à 2°C -l'objectif de l'accord de Paris sur le climat-, alerte une étude scientifique publiée lundi.

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"Actuellement, environ 30% de la population mondiale est exposée à des vagues de chaleur potentiellement meurtrières à un moment dans l'année", explique Camilo Mora, professeur à l'université de Hawaï et principale auteur de l'étude parue dans Nature Climate Change. Et la situation va s'aggraver.

La moitié de l'humanité touchée d'ici 2100

"Nous avons établi que les vagues de chaleur meurtrières sont au niveau mondial déjà de plus en plus fréquentes, ajoute la chercheuse. Même si nous faisons mieux que les objectifs de l'accord de Paris, environ la moitié de la population mondiale sera exposée à des vagues de chaleur meurtrières d'ici 2100."

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Si jamais les émissions de gaz à effet de serre n'étaient pas contenues et continuaient à augmenter à leur rythme actuel, alors ce serait alors les trois-quarts de l'humanité qui se retrouveraient, au moins une fois dans l'année, dans cette situation d'ici la fin du 21e siècle, conclut l'étude.

Chaleur et humidité, combo mortel

Dans tous les cas, les zones tropicales seront particulièrement touchées par la recrudescence des vagues de chaleur meurtrières, la combinaison de températures et de taux d'humidité élevés empêchant le corps humain de s'adapter. "Quand il fait très chaud et très humide, la chaleur du corps ne peut pas être évacuée", explique Camilo Mora, car le mécanisme de la transpiration est ralenti.

Or, avec des émissions de gaz à effet de serre qui continuent à augmenter au rythme actuel -ce qui aboutirait à une hausse moyenne des températures de 3,7°C- l'Indonésie, les Philippines, le nord du Brésil, le Venezuela, le Sri Lanka, le sud de l'Inde, le Nigeria et la plupart de l'Afrique de l'Ouest affronteraient des vagues de chaleur mortelles plus de 300 jours par an d'ici 2100.

Possible de prédire la chaleur, pas la mortalité

Avec une hausse de la température mondiale limitée à 2°C -un niveau qu'il sera très difficile de respecter- les zones touchées seront plus réduites mais des villes comme Djakarta, Lagos, Caracas ou Manille dépasseront le seuil de "chaleur létale" la moitié de l'année, prévoient les chercheurs.

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Des villes comme Miami ou Hong-Kong, situées dans des régions subtropicales, seront également fortement exposées à ce seuil létal: entre 80 et 140 jours avec une hausse de la température limitée à 2°C et entre 150 et 200 jours avec une hausse autour de 4°C.

Le nombre de jours où ce seuil létal est franchi ne permet toutefois pas de prédire la mortalité qu'occasionneront ces épisodes de chaleur extrême, soulignent les auteurs, car des équipements climatisés par exemple permettraient de fortement réduire leur impact.

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