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En brefPesticides

Le gouvernement français lâche à Bruxelles sur les perturbateurs endocriniens

Les Etats membres de l’UE se sont accordés mardi 4 juillet sur une définition des perturbateurs endocriniens, une étape décisive pour pouvoir bannir ces substances chimiques qui présentent un danger pour la santé et l’environnement, a annoncé la Commission européenne.

« Une fois appliqué, le texte assurera que toute substance active utilisée dans les pesticides identifiée comme perturbateur endocrinien pour les personnes ou les animaux pourra être évaluée et retirée du marché », a expliqué le commissaire européen à la Santé et à la Sécurité alimentaire Vytenis Andriukaitis.

L’absence d’une définition claire entravait la réglementation de ces substances susceptibles d’agir sur le système hormonal et d’être à l’origine de dysfonctionnements comme l’obésité ou l’infertilité, de malformations congénitales ou de retard de développement. Outre les pesticides, les perturbateurs endocriniens se retrouvent dans de nombreux produits de la vie courante, les cosmétiques ou les jouets par exemple.

Mais pour l’association Générations futures, spécialiste des pesticides, « la France permet l’adoption de critères insuffisants pour protéger la santé humaine et l’environnement ». L’association explique : « Avant le vote, trois sociétés scientifiques internationales d’endocrinologie ont soulevé la sonnette d’alarme sur les lacunes des critères proposés, demandant aux États membres de ne pas les approuver dans leur état actuel. Pendant ce temps, plus de 458.000 personnes de toute l’Europe ont signé une pétition demandant aux États membres de rejeter la proposition de la Commission européenne. »

« Nous sommes déçus que la France n’ait pas souhaité poursuivre son bras de fer avec la Commission européenne sur ce sujet pour améliorer la proposition alors que le Président Macron avait affiché une volonté de lutter contre les PE durant sa campagne et que la Suède et le Danemark ainsi que la République Tchèque ont voté, elles, contre la proposition », ajoute l’association.

  • Dessin : © Red/Reporterre
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