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Le projet de gazoduc Nord Stream 2 relancé

Engie et quatre gaziers européens vont co-financer le projet de Gazprom.

Par Véronique Le Billon

Publié le 24 avr. 2017 à 18:49

Huit mois après l’avis défavorable de la Pologne sur le montage capitalistique du projet de gazoduc Nord Stream entre la Russie et l’Allemagne, son promoteur russe Gazprom et ses cinq partenaires gaziers ont trouvé la parade : le français Engie, l’anglo-néerlandais Shell, les allemands Uniper et Wintershall et l’autrichien OMV ne seront plus actionnaires de la société de projet (elle sera détenue en totalité par Gazprom), mais chacun financera le projet de 9,5 milliards d’euros à hauteur de 10 % du financement. « C’est une nouvelle structure qui permet de répondre aux objections des autorités de concurrence polonaises », a commenté en marge de la signature de l’accord de financement, Gérard Mestrallet, le président d’Engie. Le français puisera dans sa trésorerie pour financer sa part, sous forme de prêt mezzanine.

Dans un contexte de baisse de la production européenne et alors que la Russie fournit 30 % de la consommation de l’Europe (450 milliards de mètres cube), Nord Stream 2 doit, sur 1.200 km sous la mer Baltique, doubler le premier tuyau inauguré en 2011, avec une capacité de 55 milliards de mètres cube. « Nord Stream 2 est un projet stratégique pour le paysage énergétique européen. L’Allemagne, l’Autriche, la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni représentent 60 % de la demande européenne de gaz », a rappelé Gérard Mestrallet.

Transit ukrainien

Selon le PDG de Gazprom Alexei Miller, la mise en service de Nord Stream 2 est désormais prévue « dans deux ans et demi ». Les promoteurs du projet « ne sont pas au bout de leurs peines, parce que nous sommes dans des zones réglementaires qui ne sont pas d’une grande clarté », estime toutefois Thierry Bros, chercheur à l’Oxford Institute for energy Studies. Au-delà des pays d’Europe de l’Est hostiles aux projets russes, la Commission redoute aussi de voir l’Ukraine, par laquelle transite plus de la moitié du gaz russe, perdre ses taxes. « C’est un gazoduc d’importation, en dehors du champ d’application de l’Energy Package par Bruxelles. Et c’est un projet privé », plaide de son côté Gérard Mestrallet. « Je suis parfaitement lucide. La route devant nous ne sera pas facile, mais nous y arriverons ensemble », a jugé lundi Gehrard Schröder, l’ancien chancelier allemand reconverti depuis plus de dix ans dans la défense du projet Nord Stream.

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