L'opération dure depuis trois mois. À Rennes, la SNCF diffuse des airs de musique classique et d'opéra pour "dissuader les marginaux d'occuper le parvis" de la gare, raconte à Ouest France un agent de sécurité.
"Des clients de la gare étaient quotidiennement importunés par des marginaux et, parfois, ça tournait mal", affirme-t-il. "Depuis que l'on diffuse cette musique, il y en a beaucoup moins qui restent sur place. Apparemment, ils n'aiment pas du tout", constate l'agent.
La méthode utilisée dissuaderait n'importe qui de rester plusieurs heures sur place. Installé sur le parvis sud de la gare, le haut-parleur diffuse en effet des extraits de symphonies, de concertos et d'opéras, en boucle. Les mêmes morceaux changent toutes les trois minutes environ, précise le quotidien régional.
"Éviter le stationnement à l'entrée"
"Le but est de dissuader des personnes d'occuper le parvis, dont les accès sont réduits du fait des travaux en cours. Cette musique diffusée en continu ne les incite pas à rester sur place", explique à Ouest France la SCNF Gares & Connexions, gestionnaire des gares de France, tout en rappelant que l'entreprise ferroviaire publique mène par ailleurs des actions en faveur des sans abri.
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"L'objectif n'est pas de cibler des SDF mais d'éviter le stationnement à l'entrée de la gare", affirme également Thierry Chaplais, responsable SNCF des relations médias en Bretagne, joint par L'Express. "La musique n'est diffusée qu'à l'entrée de la gare et a une portée très faible. Dans la salle d'attente, située à une dizaine de mètres et ouverte à tout le monde, elle n'est même pas audible", assure-t-il.
Contrairement à ce qu'avancent plusieurs médias, les extraits musicaux ne sont pas diffusés 24h/24 mais "de 7h à 20h", précise Thierry Chaplais.
Des expériences précédentes
L'initiative lancée par la gare de Rennes n'est pas une première. En 2008, une ville québécoise avait utilisé la même technique dans les cages d'escalier d'un grand parking local, "pour déranger les gens qui voulaient y dormir". Si l'expérience avait atteint son objectif, elle n'avait fait que déplacer le problème, a reconnu l'élu de la commune, selon Ouest France.
Londres avait également opté pour la diffusion de musique classique dans les stations de métro dès 2003. D'autres villes ont suivi, comme Minneapolis et Portland, aux États-Unis, ou encore New York dans les années 1990, rappelle Atlantico. Un agent de police avait d'ailleurs confié au Times qu'il avait parfois "envie de tirer sur les hauts-parleurs", raconte le site.
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