L’appel à une transformation du système énergétique mondial

La réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui accentuent la hausse globale des températures terrestres, est un objectif que la communauté internationale s’accorde à qualifier de primordial pour faire face aux enjeux climatiques. L’accord signé en décembre 2015 lors de la Conférence sur le climat (COP21) de Paris a d’ailleurs consacré cet impératif : l’ensemble des 195 États présents se sont en effet engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin de limiter à 2°C maximum le réchauffement climatique dû aux activités humaines. La lutte contre ce réchauffement climatique n’est désormais plus l’apanage des nations et autres organisations environnementales. Dans un rapport publié mardi 25 avril, des représentants du secteur de l’énergie estiment qu’il est possible de réduire de moitié les émissions mondiales de CO2 d’ici 2040, sans freiner la croissance économique. Explications.

Un système énergétique plus efficace pour une plus grande prospérité

L’Energy Transitions Commission (ETC) est une organisation qui regroupe des représentants du secteur de l’énergie (le pétrolier anglais Shell, la multinationale française Veolia ou encore la compagnie minière australienne BHP Billiton), des institutions financières internationales (comme la Banque Mondiale ou HSBC) ainsi que des partenaires scientifiques et environnementaux (la Rocky Mountain Institute ou l’European Climate Foundation). Tous ces acteurs de l’économie mondiale ont décidé d’unir leur voix afin de faire rimer développement économique et progrès social avec action climatique et lutte contre le réchauffement climatique.

Dans un rapport de 120 pages, les membres de cette commission intersectorielle basée à Londres estiment que les enjeux climatiques actuels nécessitent une transformation majeure du système énergétique mondial. Mais que la recherche de cette « meilleure énergie » est tout à fait compatible avec une « plus grande prospérité ».

Dans la continuité des engagements pris lors de la COP21 de Paris, l’Energy Transitions Commission rappelle qu’il est impératif de réduire les émissions mondiales de dioxyde de carbone. Mieux, les auteurs du rapport estiment qu’il est possible de diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici l’horizon 2040, sans entraver la croissance économique. Concrètement, il s’agit de réduire les émissions carbones mondiales de 36 gigatonnes actuellement à 20 gigatonnes par an au cours des 20 prochaines années.

Pour un système énergétique mondial décarboné

Pour y parvenir, la transformation du système énergétique mondial devra s’opérer autour du développement des technologies de production décarbonées. Le rapport préconise notamment de réduire de 3.700 milliards de dollars les investissements dans les énergies fossiles polluantes au profit des énergies renouvelables : le coût de l’électricité décarbonée devrait ainsi atteindre les 70 dollars le MWh d’ici 2035 et être ainsi compétitive par rapport aux ressources fossiles. Cette dynamique pourrait permettre à la part des énergies renouvelables d’atteindre 80% du mix électrique mondial en 2040 (dont 45% provenant du solaire et de l’éolien).

Dans l’optique de favoriser le déploiement de ces énergies renouvelables intermittentes, les membres de la Commission plaident également en faveur d’un investissement massif dans les domaines de la sobriété énergétique et des technologies de stockage de l’électricité. Il s’agit tout autant de décarboner certains secteurs énergivores (tels que les transports ou le bâtiment) que de rationaliser le secteur de la production énergétique.

Enfin, le dernier axe prioritaire de travail selon l’Energy Transitions Commission est d’œuvrer au développement de technologies complémentaires telles que la production d’hydrogène et la capture du dioxyde de carbone.

« Cela représente un investissement supplémentaire de 300 à 600 milliards par an, ce qui ne pose pas de problème macro-économique majeur dans un monde où l’épargne et les investissements atteignent 20.000 milliards de dollars par an », jugent les auteurs du rapport. Le nouveau paysage énergétique mondial ainsi dessiné aura vu la part du charbon reculer de 70% et la part du pétrole de 30% dans le mix énergétique mondial.

Des conséquences économiques et sociales « très positives »

Au-delà des avantages environnementaux certains de ce système énergétique, les auteurs du rapport mettent en avant « d’importants bénéfices sociaux » : l’amélioration de la qualité de l’air aura en effet des effets positifs sur la santé et l’espérance de vie. De plus, l’essor de nouvelles filières industrielles, créatrices de forte valeur ajoutée, est évidemment perçu comme sources de nouvelles opportunités économiques.

« Les contraintes climatiques sont présentes dans les esprits de beaucoup d’investisseurs et de beaucoup d’entreprises. Et on a un certain nombre de partenaires au sein de la commission qui réfléchissent à ce que cela implique pour leurs activités » explique Faustine de la Salle, responsable de projet au sein de l’ETC.

La défense de la planète est donc un impératif qui est à même de servir les intérêts purement économiques des membres de cette commission. « Cette transition énergétique est à la fois nécessaire mais aussi – et c’est un des grands points du rapport – absolument désirable, puisqu’elle aura des conséquences économiques et sociales très positives ».

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