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Un premier refuge pour animaux de ferme voit le jour au Québec

Le Refuge SAFA est ouvert depuis le 9 septembre



Si des centres comme la SPA assurent la sécurité de chats et de chiens maltraités par leurs propriétaires, un refuge destiné exclusivement aux animaux de la ferme abandonnés ou négligés vient d’ouvrir ses portes dans le Bas-Saint-Laurent. Pour la première fois au Québec, un sanctuaire spécialisé permet à des bêtes agricoles d’échapper à leurs bourreaux et d’espérer une meilleure qualité de vie auprès des humains.

Propriétaire d’une entreprise en zoothérapie auprès des enfants handicapés appelée OBE, Claudia Andersen caressait le rêve de mettre sur pied un tel refuge dans l’espoir de donner une deuxième chance à des animaux de ferme. En plus d’assurer leur sécurité, l’entrepreneure originaire de Québec désirait développer des occasions d’interactions dans différentes activités éducatives auprès de sa clientèle.

Résidente de Montréal depuis 10 ans, Mme Andersen a donc quitté sa vie urbaine pour lancer son projet, en se basant notamment sur des refuges déjà existants en Ontario et aux États-Unis. En compagnie de son associée, Vanessa Dufresne, la jeune femme de 33 ans a fait l’acquisition d’une maison et d’une fermette à Sainte-Angèle-de-Mérici, à 40 minutes de Rimouski.

Ouvert depuis le 9 septembre, le Refuge SAFA supervise la réhabilitation de cinq cochons, deux chèvres et d’une vache provenant d’une saisie effectuée en août dernier dans une ferme de Saint-Jean-sur-Richelieu. Claudia Andersen accueille également deux chevaux de l’Ontario, arrivés dans la nuit de dimanche à lundi. Des poules et des moutons arriveront à la ferme dans les prochaines semaines.

Du purin jusqu’à la porte

«Avant l’arrivée des inspecteurs, les cochons vivaient dans un espace tellement restreint que le purin arrivait à la hauteur de la porte. Ils étaient incapables de marcher et ils souffraient d’embonpoint puisqu’ils mangeaient leurs excréments. Un mois après leur départ de Saint-Jean, ils sont encore agressifs et apeurés. Ça s’améliore avec le temps. Nous pouvons maintenant entrer dans l’enclos, mais il faut garder nos distances. Il faudra peut-être les endormir pour réussir à couper leurs longues griffes», raconte Mme Andersen, qui se voit comme une véritable travailleuse sociale pour animaux.

Parmi ses résidents, une des chèvres donnera naissance prochainement à deux petits chevreaux. Exposant son gros ventre, la future mère a repris des forces dans les dernières semaines, mais elle demeure sous surveillance.

La vache, très affectueuse, s’affole à la vue des pâturages entourant la fermette. Avant son arrivée dans le Bas-Saint-Laurent, elle n’a jamais pu se déplacer, ensevelie jusqu’au ventre dans ses excréments.

Assurer la pérennité du sanctuaire

Même si elle bénéficie de l’appui du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Claudia Andersen n’a reçu aucune subvention gouvernementale pour la création du Refuge SAFA.

Si elle poursuit les démarches afin de faire découvrir son projet auprès des municipalités, des commissions scolaires et des CRDI de la région, Mme Anderson sollicite l’aide du public au www.refugesafa.com ou sur sa page Facebook pour assurer la pérennité du sanctuaire. Jusqu’à maintenant, elle a assumé les frais reliés au transport et à l’achat de la nourriture des animaux.

« Aide précieuse »

«Avec la saison des pommes, des pommes à chevreuil ou des jardins qui tire à sa fin, c’est une belle occasion pour nous de récupérer de bons fruits et d’éviter le gaspillage. Pour l’instant, on compte sur des voisins extraordinaires qui nous offrent une aide précieuse. Ils nous fournissent en légumes, en bois et en matériel pour la ferme. Il a fallu faire vite pour isoler le bâtiment pour l’hiver. Le but est d’ouvrir nos portes l’été prochain aux enfants et à l’ensemble de la population. C’est une partie importante du projet. Ils sont sauvés, mais nous voulons partager les histoires de nos animaux et sensibiliser les jeunes à leur sort».

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