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Société

Explosion à la centrale nucléaire de Flamanville: 5 personnes intoxiquées

Une explosion entraînant un départ de feu a eu lieu à la centrale nucléaire de Flamanville dans la Manche, jeudi. Cinq personnes ont été intoxiquées, mais la préfecture affirme qu'il n'y pas de risque nucléaire.

Une explosion a été ressentie jeudi vers 10 heures à la centrale nucléaire de Flamanville dans la Manche indique Ouest FranceL'explosion aurait touché la salle des machines de la centrale. Cinq personnes ont été légèrement intoxiquées mais aucun blessé grave n'est à déplorer. L'explosion serait survenue hors zone nucléaire, et il n'y aurait aucun risque environnemental selon la Préfecture.

"Un départ de feu entraînant une détonation s’est produit dans la salle des machines de la tranche 1 de la centrale nucléaire de Flamanville, en zone non nucléaire. Ce départ de feu a été immédiatement maîtrisé par les équipes de la centrale. Conformément à nos procédures, les pompiers se sont rendus sur place et ont confirmé l’absence de feu", a précisé EDF.

Des incidents en 2012 et en 2015

"C'est un événement technique significatif, mais il ne s'agit pas d'un accident nucléaire. Cinq personnes ont été légèrement intoxiquées mais ce ne sont pas des blessés" a déclaré Olivier Marmion, directeur de cabinet du préfet, précisant que les secours étaient sur place.

Mise en service en 1986, la centrale nucléaire de Flamanville possède deux réacteurs de 1.300 Mégawatts chacun. En 2012, une fuite radioactive était survenue sur le réacteur 1, à l'arrêt à ce moment là, sans occasionner de menace nucléaire. 

En octobre 2015, EDF avait par ailleurs déclaré un incident de niveau 1 sur 7 à la centrale de Flamanville après avoir découvert que "quelques" joints n'étaient pas les bons sur ses deux réacteurs en fonctionnement.

Greenpeace dénonce un "troisième incendie en dix jours"

"Avec les deux récents incendies qui ont eu lieu à la centrale de Cattenom, en Moselle, il s'agit du troisième incendie sur une installation nucléaire en dix jours", a de son côté commenté Greenpeace dans un communiqué. L'ASN a elle-même déclaré que l'état de la sûreté nucléaire est préoccupant" en France, rappelle l'ONG. "Tout cela s'inscrit dans un contexte de dégradation grave des réacteurs français, dont plus de la moitié sont touchés par une centaine d'anomalies graves", conclut Greenpeace.

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) "est informée" de la situation, a seulement indiqué une porte-parole.

"Pas d'incident mineur sur le nucléaire", dit Hamon

Benoît Hamon, candidat socialiste à la présidentielle, a exprimé ses "pensées pour les blessés" et rappelé "l'objectif de 50% (d'énergies) renouvelables en 2025".

Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise, a redit sa volonté de "sortir" du nucléaire.

En conférence de presse, Emmanuel Macron a affiché sa "prudence" face au "manque d'éléments" dont il dispose pour l'instant concernant l'incident. Le candidat de En Marche! a aussi rejeté l'hypothèse du vieillissement des installations comme cause du sinistre de jeudi. "La vétusté n'a rien à voir avec Flamanville. La stratégie sur le nucléaire, il faut la faire en bon ordre. Il faut un audit qui est en cours par l'ASN. On saura en 2018 ce qu'il faut fermer ou laisser ouvert", a dit le candidat. Il a, en revanche, répété qu'il est "pour la fermeture de la centrale de Fessenheim".

EDF répète sa priorité de sécurité pour ses personnels

La centrale de Flamanville est souvent sous les projecteurs des médias en raison des déboires de son réacteur EPR en construction depuis 2007 et dont le coût a plus que triplé depuis.

EDF présente la sûreté comme "la première priorité" des équipes du site, qui se composent de 810 salariés du groupe et environ 350 employés d'entreprises prestataires. Selon l'énergéticien, "le taux de fréquence d'accidents (nombre d'accidents par million d'heures travaillées) s'est élevé à 2,3" l'an dernier, contre 2,6 en 2015. "Soit cinq accidents ayant entraîné un arrêt de travail", contre huit l'année précédente.

G.D. et D. N.