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La grippe aviaire, fléau sanitaire du Sud-Ouest

La propagation du virus H5N8 depuis mi-novembre 2016 est un nouveau coup dur pour la région, qui concentre 80 % de la production française de foie gras.

Par  (Toulouse, correspondance) et

Publié le 18 janvier 2017 à 12h01, modifié le 18 janvier 2017 à 12h01

Temps de Lecture 2 min.

Les éleveurs de canards attendent avec impatience et appréhension la réunion devant se tenir jeudi 19 janvier entre les représentants de la filière et Stéphane Le Foll au ministère de l’agriculture. Au menu, l’avenir de toute une profession, fragilisée par l’abattage massif de ses palmipèdes et inquiète des modalités d’indemnisations promises par l’Etat.

Touchée par l’épidémie de grippe aviaire dite HN58, la France a décidé, le 4 janvier, d’appliquer un principe de précaution, contrairement à ses voisins européens, en euthanasiant près d’un million de canards dans le Sud-Ouest, où se concentre 70 % de la production hexagonale. Mardi 17 janvier, la zone d’abattage préventif a été étendue et concerne désormais 232 communes, dans quatre départements.

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De quoi faire enrager le Mouvement de défense des exploitants familiaux des Landes. Cette politique « ne sert à rien, la zone touchée par la maladie continue de s’étendre », soulignait l’organisation lundi. De son côté, le Cifog, le syndicat interprofessionnel, « craint des pertes de l’ordre de 75 millions à 80 millions d’euros en comptant le coût de l’abattage et du vide sanitaire qui suivra ». Sa porte-parole, Marie-Pierre Pé, assure que « la filière s’en remettra, mais de nouvelles mesures devront être prises ».

Produire autrement

Le secteur, qui ne s’est toujours pas remis financièrement de l’impact de l’épidémie de H5N1 en 2016, attend donc des mesures à court terme des pouvoirs publics. D’autant que 30 % des aides promises l’an dernier n’ont toujours pas été versées. Mais la filière ne fera pas l’économie d’une réflexion sur son mode de production. D’autant plus que les nouvelles normes imposées en 2016 (sas sanitaires sur les exploitations, zones bétonnées aménagées pour les chargements et obligation pour les camions d’être équipés de carnets de désinfection et d’atomiseurs pour les nettoyer…) n’ont pas empêché la propagation de ce nouveau virus.

Depuis une trentaine d’années, la filière s’est fortement concentrée face à l’augmentation de la demande et des contraintes. Trois grandes coopératives se répartissent environ 70 % du marché : Maïsadour (Delpeyrat et Comtesse du Barry), Lur Berri (Labeyrie), Euralis (Rougié et Montfort). Celles-ci fonctionnent dans un système intégré, maîtrisant les naissances et couvages des canetons, puis l’élevage, le gavage, la transformation et enfin la commercialisation. Face à elles, les petits éleveurs, qui se spécialisent ou se regroupent pour vendre en circuits courts, pèsent peu.

Or, c’est justement cette industrialisation qui amplifierait les crises sanitaires, pointent le collectif Canards en colère et sa cinquantaine de petits éleveurs, ainsi que la Confédération paysanne. Dans un communiqué publié le 5 janvier, ceux-ci critiquaient « un système industriel qui multiplie les énormes structures qui usent et abusent des transports sur des centaines, voire des milliers de kilomètres ». Plus de confinement, moins de transport, une production réduite… au-delà de l’urgence de la situation, la rencontre du 19 janvier pourrait être l’occasion d’esquisser les premières pistes d’une réponse durable.

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