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Roger Federer bat Rafael Nadal en finale de l'Open d'Australie et remporte son 18e Grand Chelem

Roger Federer a remporté son dix-huitième Grand Chelem (Reuters)
Roger Federer a remporté son dix-huitième Grand Chelem (Reuters)

Breaké d'entrée de cinquième set, Roger Federer a finalement fait plier Rafael Nadal (6-4, 3-6, 6-1, 3-6, 6-3) en finale de l'Open d'Australie, dimanche à Melbourne. Le Suisse remporte enfin son dix-huitième Grand Chelem.

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L'histoire ne pouvait pas être plus belle. Cinq ans après sa dernière couronne en Majeur, à Wimbledon, six mois après avoir stoppé sa saison à cause d'un genou abîmé par le temps, Roger Federer renoue avec le succès en Grand Chelem, à l'Open d'Australie. Son tant attendu dix-huitième sacre, face à son plus grand rival Rafael Nadal, lui aussi de retour de l'infirmerie, au terme d'un match époustouflant conclu en cinq sets (6-4, 3-6, 6-1, 3-6, 6-3, en 3h37).

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Trois ans après leur dernier duel en Grand Chelem, en demi-finales à Melbourne, il ne fallait pas s'attendre à un schéma de jeu nouveau entre les deux légendes. Toujours cette opposition de style ultime entre le droitier suisse, aussi aérien qu'à ses plus belles heures, et le gaucher espagnol, profondément ancré au sol. L'air contre la terre, le revers à une main contre le coup droit lasso, dans cette diagonale si souvent fatale à Roger. Rafa la maîtrise à la perfection et la retrouve avec plaisir dès les premiers échanges.

Federer sort Nadal de sa diagonale préférée

Sauf que, rapidement, Federer l'écarte de sa zone de confort. Le salut est toujours le même pour lui : écourter les échanges en l'agressant dès le service ou le retour. Pas besoin d'être un « maître es tactique » pour le comprendre. Besoin d'être exceptionnel pour le réussir. Ce que fait à la perfection le 17e mondial au premier set. Irrésistible sur son engagement (4 aces, 93% de points gagnés derrière sa première balle, aucune balle de break concédée), il profite de la moindre hésitation ou balle courte de son adversaire pour le punir (13 coups gagnants dans la première manche, contre 5 pour Nadal), breaker sur sa première occasion à 3-3 et empocher logiquement le set.

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Roger Federer, 17e mondial, devient le vainqueur de Grand Chelem le moins bien classé depuis Gaston Gaudio. L'Argentin était 44e quand il a remporté Roland Garros contre Guillermo Coria en 2004.
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Aussi génial soit-il, Federer a bien 35 ans et ne peut pas toujours le faire oublier. Avec les premières rides viennent les passages à vide. Son entame de deuxième manche est un rappel. Moins efficace au service (0 ace, 2 doubles fautes) et moins précis dans ses frappes (15 fautes directes contre 7 seulement dans le premier set), il offre deux breaks à Nadal qui réimpose sa filière préférée et mène rapidement 4-0. Malgré la perte d'un de ses deux services d'avance, il ne sera pas repris.

Un match de ping-pong dans la quatrième manche

Le match prend une autre tournure, une dimension nouvelle dans le troisième set. Federer y est étincelant. Ses attaques, presque toutes réussies, font lever le public de la Rod Laver Arena qui n'avait sans doute jamais vu Nadal être aussi facilement débordé. Etouffé, le 9e mondial joue trop court, tourne trop autour de son revers et se fait même surprendre dans la diagonale qui lui rapporte d'habitude tant de points.

On se rappelle alors que l'Espagnol a passé 5h19 de plus que Federer sur le court avant la finale, et qu'il a eu 24 heures de moins de repos après sa demi-finale épique contre Grigor Dimitrov. Le monstre physique, qui a gagné tant de fois en épuisant ses adversaires, semble manquer de jus pour répondre à la magie du Suisse qui ne lui abandonne qu'un seul jeu.

Le début du quatrième set est exceptionnel. Un cran en dessous jusque-là, Nadal trouve un second souffle, monte violemment son curseur et les deux hommes se rendent coup pour coup. La vitesse de jeu est phénoménale. Le match de ping-pong est remporté par l'Espagnol, grâce à un break au quatrième jeu.

Breaké d'entrée de cinquième set, Federer fait craquer Nadal physiquement

Puis l'apothéose. Sur la lancée de la quatrième manche, Nadal prend d'entrée le service de Federer, qui, comme en demi-finales contre Stan Wawrinka, avait demandé un temps mort médical après la perte du quatrième set. Mais le Suisse est en train de prendre le dessus, notamment physiquement. Après cinq balles de break sauvées par son adversaire, il débreake à 3-2.

L'Espagnol, pourtant héroïque, ne marquera plus le moindre jeu. Ses deux balles de débreak à 5-3 sont magistralement sauvées par Federer qui conclut sur sa seconde balle de match, après un challenge demandé par Rafa. Les yeux de Federer sont immédiatement embués de larmes. C'est déjà le come-back du siècle.

Roger Federer : «Pas de mots»
«Je n'ai pas de mots. J'aimerais féliciter Rafa sur son formidable retour. Aucun de nous ne pensait être en finale de l'Open d'Australie il y a quelques mois. Et nous voilà. J'aurais même été heureux de perdre. Le tennis est un sport cruel, sans match nul. Mais j'aurais aimé partager ce trophée avec toi Rafa. Tu es un immense champion.»
publié le 29 janvier 2017 à 13h15 mis à jour le 29 janvier 2017 à 14h13
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