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Egalité femmes-hommes : un bilan mitigé du quinquennat

Des avancées ont eu lieu sous la gauche, mais elles restent insuffisantes, estime l’association Laboratoire de l’égalité, dans un état des lieux publié mardi 10 janvier.

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Publié le 10 janvier 2017 à 06h43, modifié le 12 janvier 2017 à 19h38

Temps de Lecture 3 min.

Employée dans une usine de l’Ain en 2014. Des sanctions financières sont en vigueur contre les entreprises ne respectant pas l’égalité salariale.

Malgré le volontarisme affiché par la gauche depuis son arrivée au pouvoir, un très long chemin reste à parcourir pour atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes. C’est le constat que dresse le Laboratoire de l’égalité, think tank féministe à l’origine d’un pacte pour l’égalité signé par plusieurs candidats à l’élection présidentielle de 2012, dont François Hollande. L’association, qui s’intéresse à la parité, à l’égalité professionnelle et à l’implication des deux sexes dans la sphère domestique, publie, mardi 10 janvier, un bilan mitigé du quinquennat.

« Il y a eu des avancées, mais elles ne sont pas suffisantes, résume Olga Trostiansky, sa présidente, ancienne élue (PS) à la mairie de Paris, aujourd’hui en poste dans une grande banque. Nos membres sont des personnes très engagées et ambitieuses sur ces sujets. Leur regard est forcément critique. »

Côté positif, la période a été marquée par une ambition nouvelle, incarnée par la nomination en 2012 de Najat Vallaud-Belkacem à la tête d’un ministère de plein exercice chargé des droits des femmes, le premier depuis 1981. Après une parenthèse (la nomination de Pascale Boistard à la tête d’un secrétariat d’Etat d’août 2014 à février 2016), la thématique a de nouveau été confiée à une ministre, Laurence Rossignol, également chargée de la famille.

La loi du 4 août 2014 sur l’égalité entre les femmes et les hommes contenait en outre des mesures concrètes, comme la parité dans les conseils départementaux, les fédérations sportives ou les chambres de commerce. Les listes devront également être paritaires lors des prochaines élections de représentants du personnel dans les entreprises. « Mais les têtes de liste restent majoritairement des hommes et les attributions de compétences dans les exécutifs locaux restent encore trop stéréotypées avec les femmes élues concentrées dans les domaines considérés comme les plus “mineurs” (éducation, social) », relève l’association.

Abandon des ABCD de l’égalité

Pour la première fois, des sanctions financières ont été décidées contre les entreprises ne respectant pas l’égalité salariale. Un peu plus d’une centaine ont payé des pénalités depuis janvier 2013. Désormais, 91 % des grandes entreprises sont couvertes par un accord en faveur de l’égalité professionnelle, mais seulement 35 % des entreprises de 50 à 299 salariés. Les salaires des hommes restent supérieurs de 28 % à ceux des femmes (19 % si la différence due au temps de travail est neutralisée). « Le principe à travail égal, salaire égal, carrière égale, n’est toujours pas respecté », observe Sarah Saint-Michel, maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne, membre du conseil d’orientation du laboratoire. « La lutte contre la précarité et le temps partiel, subis en majorité par des femmes, a été insuffisante », poursuit-elle.

Autre déception, l’abandon des ABCD de l’égalité, un dispositif de sensibilisation à l’égalité entre les sexes dès l’école, expérimenté à partir de 2013 et présenté comme la pierre angulaire de la politique du gouvernement pour plus de mixité dans les différentes filières de formation, et à terme dans les différentes branches d’activité et métiers. Il a été abandonné en novembre 2014 sous la pression de groupes conservateurs, et remplacé par une formation plus classique des enseignants.

Même bilan en demi-teinte concernant l’implication des hommes dans les tâches familiales. Les pères sont désormais incités à prendre une partie du congé parental (variable selon la durée du congé), mais de façon trop limitée, selon l’association (un an sur le congé de trois ans), alors que les mères le prennent toujours à 96 %. La campagne de lutte contre les stéréotypes #sexismepasnotregenre « arrive bien tard et reste cantonnée aux cercles d’initiés », affirme l’association.

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Signe que le chantier est inabouti, plusieurs candidats à la primaire placent le sujet parmi leurs priorités, dont… l’ancien premier ministre Manuel Valls. Ce dernier fixe l’objectif ambitieux de diviser par deux les inégalités salariales en cinq ans et de les faire totalement disparaître en dix ans, en mobilisant les partenaires sociaux, et si besoin par une nouvelle loi. Benoît Hamon, lui, envisage « l’interdiction de tout financement public » aux partis ne respectant par l’obligation de parité dans les candidatures aux législatives.

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Il propose également d’aligner le congé paternité sur le congé postnatal dont bénéficient les mères. Signe que le thème fédère, tous les candidats à la primaire lui consacrent un chapitre plus ou moins précis, à l’exception d’Arnaud Montebourg, qui n’avance à ce jour aucune proposition.

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