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La livraison par drone n’est plus un mythe

En Europe ou en Afrique, des engins autonomes sont utilisés pour acheminer des produits à destination du public.

Publié le 24 août 2017 à 19h37, modifié le 24 août 2017 à 20h24 Temps de Lecture 5 min.

A Reykjavik, des burgers par la voie des airs

Il va devenir de plus en plus difficile de réduire les opérations de livraison par drone à de vulgaires « coups » publicitaires ou de les reléguer au rang de simple lubie. Depuis le 23 août, s’est ouvert à Reykjavik, en Islande, la première ligne commerciale opérationnelle permettant de distribuer, à la demande, des plats cuisinés et, bientôt peut-être, des produits de grande consommation par drone. Le service a été lancé au nez et à la barbe d’Amazon qui n’a jusqu’alors réalisé que des tests ou d’Alphabet, maison-mère de Google, par le distributeur de produits en ligne AHA associé à la société israélienne Flytrex, spécialiste des engins volants sans pilote. Il consiste à relier par la voie des airs deux parties de la ville séparées par la baie de Reykjavik. Jusqu’alors, il fallait jusqu’à une vingtaine de minutes pour mener à bien une livraison par la route. Quelques minutes suffisent désormais à un drone propulsé par six moteurs pour pacourir les 2,5 kilomètres en ligne directe.

Un drone au-dessus de Reykjavik

Dix à vingt livraisons quotidiennes

Les livraisons - qui devraient atteindre un rythme de dix par jour en semaine mais le double le week-end - ne sont par directement réalisées au domicile du client. Celui-ci doit se rendre dans un lieu spécialement aménagé où le drone se pose afin que son contenu puisse être récupéré sans risque. Les deux sociétés estiment que cette organisation permet de réduire de 60% les coûts d’acheminement. Après avoir obtenu le feu-vert des l’aviation civile islandaise, elles espèrent décrocher en fin d’année l’autorisation d’élargir l’éventail de produits susceptibles d’être expédiés et, surtout, de pouvoir poser leurs appareils directement devant le domicile des clients.

Les livraisons de produits sanguins par Zipline International s’effectuent en larguant la cargaison au bout d’un petit parachute spécialement conçu.

Zipline prend son envol dans le ciel d’Afrique

De son côté, la startup américaine Zipline, qui s’est fait connaître en transportant avec succès depuis plus d’un an des poches de sang entre hôpitaux et localités isolées au Rwanda, a annoncé le 24 août la conclusion d’un partenariat de grande ampleur en Tanzanie. Quatre centres de distribution vont organiser pas moins de 2 000 vols par jour à l’aide d’une centaine de drones à voilure fixe (une sorte de petits avions pouvant évoluer en vol autonome) capables de transporter une charge de 1,5 kilo sur un trajet de 160 km. Ce réseau va non seulement livrer des poches de sang mais aussi des médicaments, du matériel d’urgence ou encore des vaccins. Des produits qui seront récupérés par leurs destinataires après avoir été lâchés au bout d’un parachute. Zipline, qui déja levé 40 millions de dollars auprès d’investisseurs, envisage de mettre à profit son savoir-faire pour organiser des livraisons commerciales classiques, y compris aux Etats-Unis. « Il n’y a aucune raison que notre modèle ne soit pas adapté aux pays développés » assure Keller Rinaudo, directeur général de Zipline, dans Les Echos.

Une drone pour la soif

Parmi d’autres expériences, on peut aussi évoquer la distribution de boissons fraîches par drones opérée pendant deux semaines en juillet-août à proximité du lac Võrtsjärv, à Viljandi, dans le sud de l’Estonie. Il suffisait de passer commande en envoyant un sms pour voir apparaître « en moins de cinq minutes » un drone de la société estonienne Cleveron transportant des bouteilles. Là aussi, un point de livraison a été aménagé: une sorte de « nid » en forme de boite circulaire haute de deux mètres au dessus de laquelle le drone se positionne pour larguer sa cargaison. En février 2014, un distributeur américain avait lancé avec un franc succès un service de distribution de packs de bière à destination des pêcheurs installés sur un lac gelé du Minnesota. Pour la livraison, il suffisait de fournir ses coordonnées GPS. L’opération fut rapidement interrompue à la demande de l’Aviation civile américaine. Celle-ci a, depuis, adopté une position moins tranchée mais n’a pas encore donné son accord à ce genre d’initiative.

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