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ONU: l'Iran refuse de renégocier l'accord nucléaire avec Donald Trump

VIDÉO - Hassan Rohani a fait valoir à l'ONU que «l'accord appartient à la communauté internationale» et qu'il «serait dommage» qu'il «soit détruit par des nouveaux voyous en politique internationale».

Après le discours très offensif, hier, du président américain Donald Trump, son homologue iranien Hassan Rohani a exclu ce mercredi toute nouvelle discussion avec les États-Unis sur l'accord nucléaire conclu il y a deux ans, jugeant qu'il s'agirait d'une «perte de temps» avec un pays qui «bafouerait ses engagements internationaux».

L'Iran respecte l'accord nucléaire de 2015 mais réagira avec « détermination » si ce texte vient à être dénoncé.

«Nous n'avons trompé personne» dans l'application de l'accord, mais Téhéran «réagira avec détermination» à toute violation du texte, a indiqué Hassan Rohani. Alors que les États-Unis menacent de plus en plus de dénoncer l'accord, il a jugé qu'il «serait dommage» qu'il «soit détruit par des nouveaux voyous en politique internationale».

Mardi, le président américain avait attaqué l'Iran en le qualifiant d'«État voyou» et de «dictature corrompue», à la même tribune de l'Assemblée générale des Nations unies.

Au coeur de la crise, l'accord signé par Téhéran et les grandes puissances - dont les États-Unis -, que Donald Trump voue aux gémonies. Le président américain doit «certifier» d'ici mi-octobre auprès du Congrès que Téhéran respecte bien ses engagements, censés garantir la nature exclusivement pacifique de son programme nucléaire. Donald Trump a assuré ce mercredi avoir déjà pris sa décision, mais sans la dévoiler. «Ce qui est clair, c'est qu'il n'est pas heureux avec cet accord», a expliqué l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley sur la chaîne de télévision CBS.

Une non certification ouvrirait la voie à une réimposition de sanctions déjà levées, casus belli pour Téhéran. Et équivaudrait selon certains diplomates européens à «une mort politique» du pacte bâti sur leur levée progressive en échange de l'engagement iranien de ne pas se doter de l'arme atomique.

« En violant ses engagements internationaux, la nouvelle administration américaine détruit sa propre crédibilité et sape la confiance internationale à son égard ».

Hassan Rohani

L'éventualité d'une dénonciation inquiète les autres signataires: France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne. «Nous exhortons sans cesse les États-Unis à ne pas le déchirer. Je dois dire que les chances sont peut-être de 50/50», a dit le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, au journal Guardian.

L'accord «est un exemple de la façon de résoudre une crise internationale à travers la politique et la diplomatie», a insisté pour sa part la diplomatie chinoise.

Hormis le soutien d'Israël, les États-Unis sont isolés, d'autant que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), chargée de vérifier le respect des engagements des Iraniens, a sans cesse validé leur attitude depuis la conclusion de l'accord en juillet 2015. «L'accord appartient à la communauté internationale et pas à un ou deux pays», a fait valoir Hassan Rohani à l'ONU, reprenant presque mot pour mot une formule de la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

Plusieurs diplomates s'inquiètent des répercussions négatives d'une volte-face américaine sur l'Iran, alors que la communauté internationale espère encore faire revenir la Corée du Nord à la table des négociations pour lui faire renoncer à ses propres ambitions nucléaires.

Selon Stewart Patrick, chercheur au Council on Foreign Relations, «les Nord-Coréens observent de près comment est traité l'Iran», pour voir «quel serait leur propre sort s'ils devaient un jour accepter de renoncer à leurs armes nucléaires».

Behnam Ben Taleblu, du groupe de pression conservateur Foundation for Defense of Democracies, très critique envers l'accord iranien, pense au contraire qu'une «ligne dure contre Téhéran» renforcerait la «crédibilité des États-Unis» et les placerait en position de force lors d'éventuelles futures négociations avec la Corée du Nord.

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