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Ces start-up qui vont révolutionner l'agriculture mondiale

Des aliments qui remplacent les protéines animales, des capteurs qui permettent de réduire la consommation d'intrants ou d'eau, l'utilisation massive du Big Data : en Californie, une multitude de start-up préparent l'après-agriculture productiviste.

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Publié le 19 août 2016 à 01:01Mis à jour le 6 août 2019 à 00:00

La planète comptera plus de 9 milliards d'habitants en 2050 et ces quelque 2 milliards de bouches supplémentaires à nourrir posent un véritable défi à l'agriculture actuelle. Si nous continuons à consommer ainsi (avec le gaspillage que cela induit), afin que tout le monde mange à sa faim, la production agricole devrait augmenter de 70 % par rapport à son niveau actuel. En d'autres termes, nous devons agir vite et plusieurs solutions sont à relever. C'est de Californie, terre fertile et terre d'agriculture, que pourraient venir les solutions. Car si la Californie dispose d'une agriculture massive et performante (les 76.400 fermes californiennes représentent quand même 13 % du PIB des Etats-Unis) le modèle de développement agricole productiviste est remis en question en raison des convictions des habitants, soucieux de protéger l'environnement, de manger sainement et d'essayer de changer le monde !

Pour répondre à ces préoccupations, le secteur de l'« agtech » se développe à toute allure aux Etats-Unis. Les investissements dans le domaine ont doublé entre 2014 et 2015, atteignant 4,6 milliards de dollars. Si tous les Californiens ne sont pas végétariens, une première tendance se dessine autour des protéines de substitution. De nombreuses start-up travaillent aujourd'hui à proposer des solutions de remplacement aux protéines animales, dont les impacts environnementaux comme médicaux sont de plus en plus pointés du doigt. La start-up Clara Foods, par exemple, produit des oeufs en laboratoire, sans poule. Kite Hill fait du fromage sans lait d'origine animale (fromage à base de plantes). Quant à Impossible Foods, la jeune pousse propose des steaks 100 % végétaux... Toutes ces nouvelles start-up américaines attachent énormément d'importance à la santé mais aussi au goût. Car elles ont bien compris que, pour gagner l'intérêt du public, il faudra séduire leurs palais au-delà de l'argument santé.

Dans un registre plus disruptif, la start-up Ynsect s'est spécialisée, elle, dans l'élevage d'insectes (le premier débouché étant l'alimentation animale, le marché de notre gastronomie étant encore peu mature). Cela permet de générer un impact positif sur l'environnement en évitant de devoir pêcher des petits poissons pour nourrir les plus gros, par exemple.

Autre tendance lourde de l'agtech, la chasse au gaspi. Environ 35 millions de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année aux Etats-Unis. Copia, start-up tout juste sortie du célèbre accélérateur Y Combinator, propose de relever ce challenge en mettant en relation en une touche de smartphone l'offre et la demande !

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Pour l'instant ces start-up ont surtout un beau succès d'estime auprès d'investisseurs et de « spectateurs engagés » qui souhaitent produire et consommer mieux. De même que celles qui s'efforcent de répondre à un autre défi. Celui de produire plus avec moins grâce au Big Data, qui conduit à une agriculture de précision. Les chiffres avancés par les start-up dans ce domaine font rêver : réduction de 15 % des graines, fertilisants et pesticides utilisés, réduction de 30 % des dépenses en eau, réduction de 25 % des pertes liées à la météo...

L'exploitation de la donnée dans l'agriculture va permettre de passer d'une production de masse à une production sur mesure et optimisée. En comprenant mieux la plante et l'animal et en les « écoutant » grâce à des capteurs, c'est toute la chaîne de production agricole qui se modifie.

En début de chaîne, ce sont moins d'intrants qui sont utilisés, qu'il s'agisse de fertilisants, de pesticides ou même d'eau. En milieu de chaîne, ce sont les facteurs impactant la croissance de la plante et de l'animal qui sont mieux maîtrisés, comme le climat ou les maladies, mais aussi les ressources humaines nécessaires à la production. En fin de chaîne, l'analyse combinée de toutes les données permet de prédire la productivité et les volumes avec une marge d'erreur constamment réduite.

Il y a un potentiel fort et les start-up ont bien compris que leur dynamique économique repose sur deux facteurs essentiels : la prise de conscience écologique et sanitaire des consommateurs, d'une part, et la baisse importante du coût des technologies liée au Big Data, d'autre part. Aujourd'hui, les agriculteurs américains sont peu équipés (39 % utilisent des capteurs pour le maïs et les farines). Les capteurs peuvent pourtant apporter une information critique (maladie, malnutrition...). A l'image de Fruition Sciences, qui propose d'équiper les pieds de vigne en capteurs, il existe un grand nombre de start-up opérant dans le secteur de l'agriculture de précision : nous en avons recensé 92 intéressantes aux Etats-Unis.

La data dans l'agriculture répond donc au défi de notre temps : produire plus avec moins. Gageons que le marché saura s'emparer de cette belle promesse.

Nathalie Doré

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