Jean-Marc Ayrault 1280 6:30
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Face aux nombreuses interrogations que soulève le Brexit, le ministre des Affaires étrangères a estimé jeudi sur Europe 1 qu'il est essentiel de redonner confiance aux européens.

Theresa May, nouveau Premier ministre britannique, s’est entourée d’un gouvernement pro-Brexit pour organiser la sortie du Royaume-Uni de l’UE, alors que Bruxelles presse Londres de lancer le processus de retrait pour ne pas faire stagner les incertitudes sur ce sujet."Ce dossier est devant nous. Que va devenir l’Europe ?", interroge jeudi dans la matinale d’Europe 1 Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères. Il faut que "la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne se fasse dans de bonnes conditions, mais pas au détriment de l’UE", a-t-il précisé. "Il ne s’agit pas d’affaiblir les Européens", indique-t-il, soulignant l’importance de "relancer le projet européen pour que les Européens aient confiance".

Un nouvel homologue. Boris Johnson, fantasque ancien maire de Londres et figure de proue des partisans du Brexit, a été nommé mercredi ministre des Affaires étrangères. "Vous avez vu quel a été son style pendant la campagne ? Il a beaucoup menti aux Britanniques. Maintenant, c'est lui qui est au pied du mur pour défendre son pays, mais aussi pour que la relation avec l’Europe soit claire", a relevé Jean-Marc Ayrault.

"L'Europe a apporté la liberté". "Quand je vois combien l’Europe a apporté, si je pense à l’Espagne, au Portugal, à la Grèce, qui étaient sous des dictatures, c’est la liberté que leur a apporté l’Europe ! Si vous regardez aussi la Pologne, les pays baltes, la République Tchèque, la Slovaquie, c’était la dictature du système soviétique. Aujourd’hui l’Europe, qui a été leur libération, est aussi leur avenir", a plaidé le responsable.

L'affaire Barroso. Interrogé sur l’arrivé polémique de José Manuel Barroso, ancien président de la Commission européenne, à la banque d'affaires Goldman Sachs, Jean-Marc Ayrault a estimé que l’ancien responsable devait renoncer à ce poste, pour des questions de "morale et d’éthique". Son attitude contribue, selon lui, à "renforcer ce populisme, cet euroscepticisme très néfaste à l’Europe." "Je trouve ça profondément choquant, et le mieux c’est que monsieur Barroso face autre chose", conclut-il.