Trois militants du Parti québécois (PQ) se sont rendus en France pour présenter un atelier anti-multiculturalisme et « élaborer des stratégies d'action » lors d'un congrès du Front national, un parti français d'extrême droite.

Étienne T. Pelletier, Alexandre Cormier-Denis et Philippe Plamondon sont les trois jeunes qui avaient rencontré Marine Le Pen en mars dernier lors de son passage au Québec, au grand dam de la formation politique québécoise. Rejet renouvelé dans ce cas aussi, a indiqué son porte-parole.

« Nous avons été invités au forum du Front national de la jeunesse pour y présenter une conférence sur le désastre que représente le multiculturalisme canadien imposé de force au Québec », a indiqué M. Cormier-Denis par courriel. Le jeune homme est « président d'Horizon Québec Actuel », club politique créé dans les toutes dernières semaines.

« Nous ne sommes aucunement une antenne du FN, mais nous croyons que le discours patriote de Marine Le Pen devrait être porté au Québec par le mouvement souverainiste qui s'éloigne de plus en plus des considérations populaires », dit Alexandre Cormier-Denis, militant péquiste et président d'Horizon Québec Actuel. 

Il a ajouté que lui et les membres de son groupe étaient - « bien sûr que oui » - toujours membres du PQ, « malgré le délitement et la surenchère progressiste » de la formation.

Sur le site web d'Horizon Québec Actuel, les jeunes hommes apparaissent sur de nombreuses photos très récentes, souriant en compagnie de Marine Le Pen, de son bras droit Florian Philippot ou des députés frontistes Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard.

Le quotidien français L'Opinion a même relaté leur visite sous le titre : « Le FN a reçu ses cousins souverainistes du Québec ». On y décrit Marine Le Pen comme « trop heureuse d'engranger ce soutien ». Elle se réjouira peut-être de savoir qu'elle est décrite comme « très inspirante » par Horizon Québec Actuel.

Le Collectif Mer et Francophonie, très proche du FN, assure pour sa part que la visite des Québécois renouvelle « la diplomatie patriote francophone ».

Au Parti québécois, même prise de distance qu'en mars dernier : « Ils ne parlent pas au nom du PQ », a indiqué Yannick Grégoire, responsable des communications.

« Ce qu'ils font dans leurs temps libres, ça les regarde », a-t-il affirmé en entrevue téléphonique. « On n'a aucune délégation au Front national », avec lequel « on n'a aucune valeur commune », a ajouté le porte-parole.