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2015, une année électorale qui va stresser les marchés

Gare aux élections en Grèce, au Portugal, en Espagne et au Royaume uni. Les incertitudes et la montée du vote protestataire sont sources de stress

Par Pierrick Fay

Publié le 18 janv. 2015 à 18:10

Flamb?e du dollar, chute du p?trole, politique des banques centrales, ce sont les th?mes centraux sur les march?s financiers depuis quelques mois. Mais un autre th?me pourrait bien venir apporter son grain de sel cette ann?e en Bourse : le risque politique li? aux ?lections. L’an dernier, ce fut un th?me majeur dans quelques grands pays ?mergents (Inde, Turquie, Afrique du Sud, Br?sil…). En 2015, la question s’est nettement d?plac?e en Europe. Pour Yves Maillot, directeur des actions europ?ennes chez Natixis Am, c’est un th?me qu’il ne faudra pas n?gliger : ? Il y a une mont?e du risque politique, c’est certain. De nombreuses ?lections auront lieu cette ann?e dans des pays sensibles, comme l’Espagne ou le Royaume uni. Ces ?ch?ances ?lectorales brouillent l’environnement de march? avec un regain de stress dans la zone euro ?.

Le stress du ? Grexit ?

La mont?e de stress est perceptible depuis quelques mois d?j? autour du cas grec. Des ?lections l?gislatives anticip?es auront lieu le 25 janvier et pourraient porter au pouvoir les leaders du parti anti-aust?rit? Syriza. Le premier ministre en poste Antonis Samaras agite le spectre d’une sortie de la zone euro en cas de victoire de l’opposition, un risque relay? par la presse allemande, qui ?voquait que Berlin travaillait sur le sc?nario ?conomique d’un Grexit. Si les rumeurs ont ?t? d?menties, le spectre agite toujours un peu les march?s, malgr? le discours rassurant de Syriza concernant le maintien du pays dans la zone euro.

Signe de tension, l’agence Fitch a abaiss? vendredi la perspective de la Gr?ce ? n?gative, en jugeant que ? l’actuelle p?riode d’incertitude politique a augment? les risques pesant sur le financement de la Gr?ce et tout retour aux march?s financiers pourrait ?tre repouss? de quelques mois ?, m?me si l’agence n’anticipe pas ? une impasse politique prolong?e jusqu’? l’?t? ?. Elle rappelle tout de m?me le ? grand foss? ? entre les positions politiques des deux c?t?s concernant la ren?gociation de la dette.

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Malgr? tout, pour Patrick Legland ? la Soci?t? G?n?rale, ? le risque de contagion est limit? alors que la situation du pays diff?re de 2012. Des garde fous existent (M?canisme de stabilit? europ?en, Union bancaire…) et que la majeure partie de la dette est d?tenue par la BCE, le FMI ou les Etats europ?ens ?.

Le risque Podemos en fin d’ann?e

Le calendrier ?lectoral sera aussi charg? cette ann?e au Portugal (l?gislative le 20 septembre) et surtout en Espagne avec des ?lections r?gionales en mai et nationales en d?cembre. Si l’Espagne a d?marr? l’ann?e 2015 avec un rythme de croissance sup?rieur ? 2 %, gr?ce notamment ? des co?ts de cr?dit plus faibles et ? la baisse des prix du p?trole, la grogne contre l’aust?rit? prend de l’ampleur, avec la mont?e dans les sondages du parti de gauche Podemos, port? notamment par un taux de ch?mage ?lev? (24 %). ? Si, au Portugal, l’opposition radicale para?t encore insuffisamment structur?e pour repr?senter une menace, ce n’est pas le cas avec Podemos en Espagne ?, note Aurel BGC. ? Il ne pourrait certes pas gouverner seul, mais son pouvoir de nuisance est important. Or Podemos appara?t plus vindicatif que Syriza. Il n’envisage pas de n?gociation sur la dette, mais un r?f?rendum pour d?cider d’un moratoire ?. En ce sens, les propos fermes du ministre des finances allemand Wolfgang Scha?ble, excluant une nouvelle restructuration de la dette publique grecque, semblaient autant s’adresser aux ?lecteurs grecs qu’espagnols tent?s par le vote protestataire. En attendant, pour Patrick Legland ? la Soci?t? G?n?rale, ? ? moyen terme, une augmentation de l’autonomie des r?gions et le risque d’un ralentissement du rythme des r?formes apr?s les ?lections pourrait nuire ? la soutenabilit? de sa dette ?.

Le ? Brexit ? en 2017 ??

Mais le prochain dossier politique chaud pour les march?s devrait se d?rouler au Royaume uni le 7 mai avec la tenue des ?lections g?n?rales qui doivent d?terminer le prochain Premier ministre britannique. La mont?e en puissance du parti anti-europ?en UKIP de Nigel Farage constitue un risque pour les march?s. ? La possibilit? d’un parlement ?clat? pourrait ?tre une source de forte volatilit? pour les actifs anglais ?, selon la Soci?t? G?n?rale, qui rappelle que lors des pr?c?dentes l?gislatives en 2010, les actions britanniques avaient chut? de 10 %. D’autant que selon Patrick Legland, ces ?lections auront des ? r?percutions encore plus profondes ?, alors que les conservateurs de David Cameron ont promis d’organiser un r?f?rendum sur l’appartenance ? l’Union europ?enne ? l’horizon 2017. ? Un Brexit (pour british exit) pourrait ?tre tr?s dommageable pour le Royaume uni, en coupant le potentiel de croissance d’un demi-point de pourcentage ?, estime le strat?ge de la banque qui s’attend ? un printemps agit?.

Le r?veil du risque italien?

Enfin, l’Italie pourrait aussi revenir dans les radars du march?, m?me s’il n’y a pas d’?lections de pr?vu pour le moment. L’instabilit? politique en Italie semblait d’ailleurs r?gler depuis l’arriv?e de Mateo Renzi au pouvoir. Mais la d?mission du pr?sident Napolitano ? d?clenche une p?riode d’incertitude en Italie, car les partis politiques vont devoir s’entendre sur le nom du candidat ?, reconna?t Tangi Le Liboux chez Aurel BGC. Heureusement selon l’analyste, ? contrairement au syst?me grec, la dissolution n’est pas automatique si les parlementaires ne parviennent pas ? ?lire un nouveau pr?sident?. Un nom commence d’ailleurs ? monter en Italie, celui de Mario Draghi. Un d?part du pr?sident de la BCE, ?l’homme qui a sauv? la zone euro? pourrait bien l?-aussi redonner un sacr? coup de stress au march?.

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